El Niño
Je te bassine avec, lors de mes points météo mensuels, que tout le monde nous dit que depuis 2 mois, nous découvrons enfin le vrai temps de Bogota, souvent très nuageux et avec de fortes pluies régulières!
Cela veut dire qu’avant, ce n’était pas le cas! Non, tu l’as aussi suivi, nous avions un temps fabuleux, avec quasiment 7 mois de fort soleil, assez rare sur cette durée pour la capitale colombienne. Des témoignages, un peu définitifs comme toujours dans ces cas-là, allant jusqu’à affirmer que l’on avait jamais vu ça!
Tout ceci étant du à un phénomène, dont toi et moi avions entendu parler, mais que personnellement je n’avais jamais réellement côtoyé ailleurs qu’au JT de France2, le fameux:
El Niño!
(complètement à part, mais tu adores la tilde sur le n de El Niño?? Alors je te file mon secret: il te faut maintenir la touche « alt » enfoncée tout en saisissant « 164 »! Ne me remercie pas!)
Alors c’est bien simple, je renvoie celui qui est fortement intéressé à tout comprendre sur la page Wikipédia réservée à ce phénomène!
Pour les autres je résume:
El Niño (littéralement « l’Enfant (Jésus) », car il apparaît peu après Noël), désigne à l’origine un courant côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l’Équateur mettant fin à la saison de pêche.Il a été identifié formellement dans les années 20 et réellement étudié à partir des années 1960.
Ce terme est devenu général pour expliquer ce phénomène particulier par extension le phénomène climatique particulier, différent du climat usuel. Par exemple, j’ai pu lire ceci dans le Monde: tu avoueras que le Lesotho n’a pas grand chose à voir avec le Pacifique Sud!
Pour faire court, El Niño se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau (surtout en surface) dans la partie Est de l’océan Pacifique Sud, représentant une extension vers le Sud du courant chaud péruvien.
Ce qui en gros fout un peu le bazars!!
- d’abord, il empêche la remontée d’eau froide le long de la côte de l’Amérique du Sud, ce qui coupe la source de nutriments pour la faune de ces eaux et nuit considérablement à l’industrie de la pêche.Bammm!!! Prend ça le pêcheur de la côte est de l’Amérique du sud, que tu sois colombien ou chilien! Plus de nutriments, plus de poissons, plus de poissons, plus de travail, plus de travail, plus de tunes!
- sauf que, double peine, il pleut énormément plus que d’habitude sur ces côtés habituellement plutôt sèches! Plus de tunes le pêcheur de Buenaventura, non, mais les pieds mouillés (au mieux…). Car El Niño fait partie des anomalies dans la circulation qui peuvent dérouter les cyclones tropicaux de leurs routes habituelles, déplacer les zones de précipitations et de sécheresse.
- mais ce n’est pas tout: si tu as bien lu la dernière phrase, ailleurs dans le continent plutôt bien arrosé comme Bogota, nous on a eu droit à la sécheresse! Fleuves au niveau d’eau critique, récoltes perdues, la totale quoi!!
Je te donne par exemple, ce qui nous a touché très localement, dont je t’avais parlé, mais dont j’ai enfin pu coller un début d’explication:
Et oui, tous les incendies de fin 2015 dans la périphérie proche de Bogota sont dus à la sécheresse, due elle à cet enfant Jésus!
D’où le ballet des hélicos et l’atmosphère enfumé et irrespirable certains jours! Et le côté pelé de la montagne à postériori!
Si on cherche à voir dans le temps, on s’aperçoit que c’est un phénomène cyclique (même si son cycle n’est pas régulier) et avec les moyens satellites modernes, il est très facile à prévoir avec des photos infrarouges montrant le réchauffement des eaux. Mais si il est facile à prévoir, il est très difficile à endiguer!
L’épisode le plus violent a été El Niño 1998 (la, lala, lala, lalalalalal, lala, lala….) et j’ai retrouver cette perle dans les archives du Net (un article de mi 1997, qui je te rappelle était encore un Internent en plein développement):
Sauf que, bien évidemment……
une simple recherche internet semble dire que c’est le Niño de 2015 qui va être historique!
Mais comme c’est mon premier, je ne peux pas te le confirmer!
Enfin, il semblerait que celui touche à sa fin, et que les choses vont revenir à la normal (quoi soleil tous les jours sur Bogota, ce n’est pas ça la normale???). Car pour nous, l’effet El Niño semblait plutôt agréable!
Il touche à sa fin, oui, mais….. El Niño est généralement suivi de… La Niña! Pas exactement l’opposé dans ses effets, mais presque: refroidissement des eaux de surface, pêches exceptionnelles, mais sécheresses localisées et pluie torrentielles sur Bogota!
Alors la question finale sera: vaut-il mieux commencer son expatriation à Bogota par une année Niño ou une année Niña?
Un beau temps assez exceptionnel pendant 6,8 ou 12 mois mais qui te masque un peu la réalité météo de ton nouveau lieu de vie OU 1 à 2 ans (certains collègues ont vécu ça à leur arrivée) de pluies quotidiennes et de ciels bas et gris???
J’attends ton avis perso!
Et les incendies géants du Canada : El niño aussi ???
J’espère que Noël 2016 ressemblera à Noël 2015 !!!! « SVP Petit Jésus » bises
Ici El Nino doit aussi s’installer… Il pleut !
Je m’en vais avant l’édition du jeudi 12 !!! Je ne sais si sur ma route andalouse je pourrai suivre ton blog … Bises et terminez bien votre périple !