Pont International Simon Bolivar

Pont International Simon Bolivar

Par l’intermédiaire de l’ONG de Lina, qui organisait pour elle, lors de sa seulement deuxième semaine de présence en poste, des visites lui permettant de comprendre les enjeux de la politique d’accueil des réfugiés vénézuéliens, j’ai eu la chance d’aller visiter la frontière colombo-vénézuélienne, en plusieurs points, mais surtout dans le plus connu des points de passage, le Puente Internacional Simon Bolivar, l’illustre libérateur des 2 pays, et un des fondateurs de la Grande Colombie, qui englobait alors les voisins plus l’Équateur et le Panama.

Pont que tu as peut-être vu aux infos ces dernières années, d’abord théâtre de l’afflux de réfugiés au plus fort de la crise vénézuélienne, puis lors de la tentative de livraison d’aide humanitaire par Juan Guaido, ennemi de Maduro et soutenu par Trump et les USA, et les affrontements qui en ont suivi….

Maintenant ce pont, lieu dynamique des échanges économiques colombo-vénézuélien est fermé au passage de véhicules et de marchandises depuis ….. 6 ans, et aux piétons depuis le début de la pandémie. Sauf raison sanitaire exceptionnel.

circuit de notre parcours avec les 3 points visités

Nous voilà donc partis en voiture, avec Don Enrique le chauffeur et Marisol, une collègue de Lina connaissant bien les lieux. On passage on croise la manif, qui ici se fait….. en voiture!

Au bout de cette ligne droite, on distingue la ville de San Antonio de Tachira, l’homologue de Cucuta côté vénézuélien.

Au passage on découvre la maison natale du Général Santander, autre grand homme de la Colombie, et la chapelle où fut signé la première constitution colombienne en 1821.

Et nous arrivons au Puente Internacional Simon Bolivar où nous nous garons sur le parking de la Migracion colombienne.

Après avoir demandé l’autorisation de jeter un oeil sur le pont, puisqu’il est fermé à tout passage, nous nous y engageons.

Sans trop nous approcher la Guardia Venezola, et du check-point sanitaire… nous distinguons quand même les containers brûlées et repeints aux couleurs de la Patria au fond. Les rares personnes qui passent ont donc soit des autorisations sanitaires, soit son du personnel soignant, …. soit du piston des 2 côtés de la frontière.

Mais je t’avoue que ce pont vide, qui devrait être un lieu d’échanges intenses entre 2 pays à la culture très proche, fait froid dans le dos, et marque bien tous les enjeux de l’affrontement politique entre les 2.

Nous regagnons ensuite le poste de douane côté colombien….

Puis nous jetons un oeil aux structures d’accueil des vagues de migrants…. qui n’tait pas prêt au plus fort de la crise, et qui l’est maintenant alors qu’il reste vide, les « caminantes », les marcheurs ne pouvant plus passer par là et empruntent donc les trochas, les pistes (la rivière en dessous du pont est quasiment à sec, donc certains passent tout simplement … sous le pont), guidés par les passeurs. Et c’est là toute la difficulté pour les ONG, de pouvoir aider des gens dispersés dans la nature…

Nous repartons ensuite en voiture pour le 2e point de passage, le pont de Tienditas, réservé lui aux passages des poids-lourds et donc des marchandises, fraîchement construit (juste avant les événements) et qui n’a donc jamais servi….. à part d’immense camp de transite!

Là l’accès est plus délicat, mais les autorités avaient été prévenues et nous ont autorisés à faire un passage sans descendre du véhicule, la zone étant sensible, et occupée par l’armée colombienne. On y distingue cependant encore les tentes blanches du camp monté par l’ONU….

Enfin nous nous rendrons au 3e pont, plus petit mais tout aussi interdit de passage, à Uraña, et nous visitons une ONG partenaire qui nourrit, s’occupe principalement des enfants de migrants et des femmes en enceintes.

Voilà ainsi résumé une visite importante pour moi, pour comprendre sur le terrain, un peu mieux, les problématiques liées à la crise des réfugiés vénézuéliens qui impacte fortement la Colombie, tant au niveau social qu’économique, et qui me permet d’encore plus réaliser la chance (mais j’en suis conscient depuis fort fort longtemps) d’être possesseur d’un passeport français et d’être né dans un pays globalement stable.

Car je t’assure que quand tu vois ces migrants marchant sur le bord des routes colombiennes, à plusieurs milliers de kilomètres de la frontières, des enfants à la main, quelques maigres bagages comme possession et …. en tongues (la guardia ne les retient pas à la frontière mais ….. leur retire leurs chaussures…), tu te dis qu’il ne faut vraiment plus rien avoir à perdre ni à espérer de ton propre pays pour te lancer dans cette « aventure »!

6 commentaires sur “Pont International Simon Bolivar

  1. Vraiment incompréhensible d’en arriver à fermer des ponts et à retirer les chaussures des migrants !
    Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond !

  2. Ça me glace le sang , cette situation ! Pourquoi tant de haine ??? Voilà une découverte qui laisse sûrement des traces …

Alors qu'en penses-tu?