Paro civico nacional

Même si je me rends compte que je suis un peu en dehors de tout ça, entre vacances, espagnol déficient et arrivée encore trop récente en Colombie, je viens de constater qu’hier jeudi était jour de grève nationale en Colombie.

Le début de semaine avait déjà été agité, par une grève temporaire des taxis, qui ici comme ailleurs, avec les mêmes problématiques, l’apparition brutale de Uber. Forcément pour un prix pratiquement équivalent mais des conditions de confort et de sécurité autrement plus grands, les taxis de Bogota s’affolent! Mais ici aussi, la population ne peut se passer des taxis, surtout que leur utilisation n’a rien à voir avec celle ayant lieu en France, où je l’avoue je n’ai jamais pris le taxi. Mais à Bogota, entre offre de transport en commun réduite et tarif compétitif, le taxi reste un moyen couramment utilisé pour se déplacer dans la ville. Vous vous doutez bien du pouvoir de nuisance d’une grève des chauffeurs, capables de bloquer toute la ville! Sauf que une loi interdit un blocage total des voies de circulation, ils ne peuvent donc qu’établir des opérations escargots, tout en laissant au moins une voie libre à la circulation des autres usagers de la route! Suffisant pour désorganiser totalement la vie de la ville! Et une anecdote au passage, ici opération escargot s’appelle operacion tortuga! Encore une différence culturelle!

Mais ce jeudi 17 mars, c’était jour de grève nationale, organisée à l’appel des syndicat! Qui ont aussi ici des noms à faire rêver! Comando Nacional Unitario, CUT,CTC,  Confederación Democrática de Pensionados (CDP), USO, Fecode, IndustriALL, ou encore les syndicats des cammioneurs ACC, ATC, AMT y CCT, sans oublier les confédérations agricoles! On y retrouve aussi l’éternelle CGT!

Comme toute grève générale, les revendications sont multiples et imbriquées, avec en tête de gondole:  protester contre l’ajustement du salaire minimum, la situation économique complexe, les mesures économiques qui étudie le gouvernement en matière fiscale et la vente de ISAGEN (une compagnie productrice d’énergie qui appartenait à l’état).

Les enseignants sont aussi de la partie, même si le Ministère de l’Éducation a annoncé que les écoles de Bogota seraient quand même en fonctionnement!

Une grande marche a bien été prévue, le long de la Septima, à partir du Parque Nacional, à côté de chez nous, jusqu’à la Plaza Bolivar au centre-ville.Mais avec la pluie toute la journée, je n’ai pas eu le courage de sortir t’illustrer tout ça!

Mais bizarrement (je ne connais pas non plus le positionnement politique des différents journaux de la place), les Unes n’étaient pas vraiment affolées!

Mais au moins tu es, cher lecteur, au courant, qu’ici aussi ça bouge socialement, alors que la France se dresse contre la future loi du travail!

En fait la seule chose que j’ai constaté par mes propres yeux, c’est qu’il semble plus simple de faire sortir les hélicos pour surveiller une manif que pour éteindre un incendie….

Oui je sais… encore des hélicoptères….