Haïtiens en Colombie

Non ici je en vais pas t’évoquer de vieux souvenirs, ou de la nostalgie qui m’auraient pousser à trouver des haïtiens ici (j’ai quelques élèves de ce pays, enfin un…).

Non je viens te parler d’un autre phénomène, celui d’une immigration massive d’haïtiens. Alors ils ne semblent que traverser le pays, leur objectif étant bien évidemment les USA.

Pourquoi? Il semblerait qu’un certain phénomène d’attraction les attirent depuis que Biden, le président a annoncé le prolongement du statut de protection temporaire (TPS) qui autorisent les haïtiens entrés illégalement aux États-Unis avant le …. 29 juillet, de rester encore un peu (mais non définitivement). Donc qui ne couvrent pas ceux qui arrivent maintenant…. mais ce signal positif les motive. On estime que cette année, le pays(la Colombie je précise) a vu passer quelques 30.000 haïtiens, et a donc encore sur son territoire quelques-uns d’entre-eux qui attendent une opportunité!

Il faut dire qu’ils doivent traverser jusqu’au Panama: par bateau pour les plus fortunés d’entre-eux, soit par le fameux « bouchon du Darien », la zone montagneuse couverte de jungle servant de frontière quasi hermétique entre la Colombie et son voisin au nord. Ils s’entassent donc à Turbo et Neocli en espérant une solution rapide.

Il leur faudra ensuite remonter toute l’Amérique centrale jusqu’à la frontière entre le Mexique et les USA, où là la situation semble encore pire… Et où ils sont visiblement très mal reçus par des agents de l’immigration américaine, à cheval, ce qui donne des images (que tu as peut-être vu) d’un autre temps….

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Et c’est grâce à cette image et à mes lectures que j’ai découvert un fait étrange: ces migrants haïtiens ne viennent pas directement d’Haïti. Ils font partie de la grosse vague d’immigration de 2010 post-tremblement de terre, où de très nombreux d’entre-eux avaient trouvé refuge surtout au Brésil et au Chili, s’y étaient installés tant bien que mal et semblent donc se remettre en route pour espérer trouver de meilleures conditions de vie! Il faut dire qu’avec l’énorme vague migratoire vénézuélienne de ces 4 dernières années, la concurrence doit être rude, pour les petits boulots mal payés, comme pour les logement souvent insalubre.

Alors voilà, c’est quand j’écris ce genre d’articles que je me retourne un peu sur ma situation, particulièrement quand il y a une petite baisse de moral, pour me dire que finalement ma situation est exceptionnelle: j’ai choisi d’émigrer, j’ai des papiers en règle, je rentre quasiment quand je veux au pays, j’ai un boulot très correctement payer…. alors que eux vont de situations précaires en situations précaires, dans un exode contraint et presque sans fin, dans des conditions quasi inhumaines, et s’avalent des milliers de kilomètres à pied dans un dénuement total, le tout pour une hypothétique vie meilleure et de grandes chances de ne jamais remettre les pieds en Ayiti Cheri.

Force à eux, en espérant que leur rêve puisse devenir réalité!