Élections latino-américaines

Nous allons entrer dans une phase qui fait partie de la vie d’expatrié, et qui m’intéresse particulièrement, car c’est aussi à ce moment que tu découvres de nouvelles choses sur ton pays d’accueil, et y comprend un poil mieux les enjeux: les élections!!

Je ne te parle pas ici de nos élections à nous, vécues depuis l’étranger! Non j’aborde ici la question des élections DU pays!

Alors même si j’ai déjà vécu, dès mon arrivée, les élections municipales, là, en Colombie, 2018 est synonyme de législatives mais surtout d’élection présidentielle!

Mais en s’y penchant de plus près, c’est toute l’Amérique Latine qui va être secouée par ce calendrier, la preuve:

• 4 février  COSTA RICA, élections présidentielle et législatives (second tour le 1er avril)
• 4 février  ÉQUATEUR, référendum (sur 5 amendements de la Constitution) et consultation populaire (sur plus-values foncières et ampleur de l’exploitation pétrolière au Parc national Yasuni)
• 4 mars  SALVADOR, élections législatives et municipales
• 11 mars  COLOMBIE, élections législatives
• 11 mars  CUBA, élections parlementaires renouvelant l’Assemblée nationale, dont les 612 députés éliront le 19 avril les 31 membres du Conseil d’État, lequel élira à son tour le successeur de Raul Castro.
• 1er avril  COSTA RICA, second tour de l’élection présidentielle (pasteur évangélique contre ex-ministre centriste)
• 15 avril  GUATEMALA, consultation populaire (sur différend territorial avec le Bélize)
• 19 avril  CUBA, élection du successeur de Raul Castro à la présidence du pays par les 31 membres du Conseil d’État.
• 22 avril  PARAGUAY, élections présidentielle et législatives
• 22 avril  VENEZUELA, élection présidentielle
• 27 mai  COLOMBIE, élection présidentielle (second tour éventuel le 17 juin)
• 1er juillet  MEXIQUE, élections présidentielle et législatives
• 7 octobre  BRÉSIL, élections présidentielle et législatives (second tour éventuel le 28 octobre)
• 7 octobre  PÉROU, élections régionales et municipales

Pas moins de 6 pays vont cette année élire un nouveau président, et pas des moindres, Brésil et Mexique en tête!

Bien évidemment je te parlerais régulièrement ici des élections colombiennes, et il risque d’y avoir à dire, avec le processus de paix qui permet à la FARC de se présenter, ayant obtenu le droit de constituer un parti politique!

Pour le reste, je suivrais de loin….. mais les analystes semblent un peu inquiets: après avoir vu les pays s’ouvrirent vers plus de démocratie et d’égalité lors des précédentes élections, beaucoup voient le retour de candidats moins sociaux et plus libéraux! Car la gauche globalement dominante au début de ce siècle, a subi pas mal de revers: présidentielles au Chili, au Pérou et en Argentine, ainsi que lors de nombreuses législatives (Bolivie, Argentine et Venezuela)!

Souvent constitués de très vieux partis solidement implantés, avec une corruption prégnante et galopante, du clientélisme, tout est réuni pour un montée des extrêmes, une polarisation des sociétés, une fragmentation des partis et donc l’arrivée d’outsiders très très radicaux!

Ajoutons à cela, l’influence plus en plus grandissantes des églises évangélistes, qui offrent toujours leur soutien (populaire et financier) aux candidats les plus conservateurs….

Voilà tout est réuni, si on ajoute Trump, pas très sympa avec cette région du monde, auteur d’une citation très remarquée ici (« Central American countries are not our friends« ), oscillant entre carotte et bâton, mais coupant allègrement dans les aides et construisant des murs, en théorie et en pratique, pour faire une année très délicate pour la zone, au point de vue politique!

Surtout que la tendance est ces dernières années, à une contestation systématique des résultats, par des moyens d’abord légaux, mais très souvent en envoyant par la suite, ses partisans déçus dans la rue!

Mais parmi toutes ces élections, celles qui m’inquiètent le plus, pour le pays, ses habitants et même sa diaspora, seront, sans conteste, celles qui vont se jouer au Venezuela!

A suivre….