L’avortement en Colombie

L’avortement en Colombie

Oula, ca sent l’article de fond périlleux là! Mais je tente juste de faire le point sur la situation légale de l’avortement en Colombie.

Situation déclenchante

Pourquoi maintenant, d’un seul coup comme cela? Car je suis passé devant le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, situé sur la Carrera 13, non loin de chez moi quand je file en direction du Museo Nacional et du centre-ville.

Et que j’ai vu cela….

Comme je n’ai pas tout compris… parce que j’ai eu du mal à lire le message, on dirait mes élèves faisant un Powerpoi, écrivant jaune sur fond vert…. même si cela semblait plutôt une réclamation à garantir le droit d’accès à l’avortement, je me suis dit que cela valait la peine de creuser ce sujet.

Surtout, que comme dans beaucoup de pays de la planète, il est très sensible…. à voir les délais raccourcis pour …. effacer les tags! Moins de 2 jours…. c’est très très rapide ici!

Situation locale à date

La situation est extrêmement simple, je te la résume ici:

Absolument ! Voici un résumé de la situation de l’avortement en Colombie :

Jusqu’en 2022, l’avortement en Colombie était un sujet très débattu et soumis à des restrictions légales.

Cependant, un arrêt historique de la Cour constitutionnelle colombienne a marqué un tournant majeur.

  • Dépénalisation jusqu’à 24 semaines : Depuis le 21 février 2022, et la promulgation de la Sentencia C-055, l’avortement est légal en Colombie jusqu’à la 24ème semaine de grossesse. Les femmes ont désormais le droit de recourir à un avortement pour n’importe quel motif durant cette période.
  • Précédents légaux : Avant cette décision, l’avortement était autorisé uniquement dans des cas très spécifiques : en cas de viol, de malformation du fœtus incompatible avec la vie ou de risque pour la santé de la mère.

C’est donc une formidable avancée, bien que très tardive, pour le droits des femmes à disposer de leur corps, ici en Colombie.

Cependant tu devines bien que les tensions restent extrêmement fortes! Il a forcément les « pour » et les « contre »…. Là encore je tente de résumer la situation simplement.

Les clivages autour de l’avortement en Colombie

La dépénalisation de l’avortement en Colombie jusqu’à 24 semaines de grossesse, bien qu’étant une avancée majeure, n’a pas mis fin aux débats et aux clivages au sein de la société colombienne. Ces divisions sont profondes et touchent à des questions religieuses, morales, politiques et sociales.

Les principaux arguments en faveur de la dépénalisation :

  • Droits des femmes : Les défenseurs de la dépénalisation considèrent que l’avortement est une question de santé et de droits reproductifs, et que les femmes doivent avoir le libre choix sur leur corps.
  • Santé publique : Ils soulignent que l’avortement clandestin est dangereux pour la santé des femmes et que la dépénalisation permet de réduire le nombre de complications et de décès liés à des avortements pratiqués dans des conditions insalubres.
  • Réduction de la pauvreté : Certains arguments avancent que la dépénalisation peut contribuer à réduire la pauvreté en permettant aux femmes de mieux planifier leur famille et de poursuivre leurs études ou leur carrière.

Les principaux arguments contre la dépénalisation :

  • Valeur de la vie : Les opposants à l’avortement considèrent que la vie commence à la conception et qu’interrompre une grossesse revient à tuer un être humain.
  • Rôle de la famille : Ils mettent en avant le rôle de la famille et affirment que l’avortement affaiblit le tissu social.
  • Influences religieuses : L’Église catholique, très influente en Colombie, s’oppose fermement à l’avortement.

Les clivages au sein de la société :

  • Religieux : Les croyances religieuses, notamment catholiques et évangéliques, jouent un rôle déterminant dans les opinions sur l’avortement.
  • Politiques : Les partis politiques ont des positions divergentes sur la question, ce qui contribue à polariser le débat.
  • Socio-économiques : Les opinions sur l’avortement sont également influencées par le niveau d’éducation, le statut socio-économique et l’origine géographique.
  • Générations : Il existe des différences générationnelles, les jeunes étant généralement plus en faveur de la dépénalisation que les personnes plus âgées.

Les défis à venir :

  • Accès à l’avortement : Malgré la dépénalisation, l’accès à des services d’avortement sûrs et légaux reste un défi dans certaines régions du pays, en particulier dans les zones rurales.
  • Stigmatisation : Les femmes qui ont recours à l’avortement continuent de faire face à la stigmatisation et à la discrimination.
  • Conscience et éducation : Il est nécessaire de poursuivre les efforts d’éducation sexuelle et de sensibilisation aux droits reproductifs pour changer les mentalités et réduire les obstacles à l’accès à l’avortement.

En somme, le débat sur l’avortement en Colombie est loin d’être clos. Les clivages sont profonds et persistent, malgré la décision historique de la Cour constitutionnelle. Il est probable que les tensions autour de cette question continueront à marquer la société colombienne dans les années à venir.

Et malheureusement, la bassesse étant à l’œuvre un peu partout dans ce bas monde, c’est sur rendre l’accès très difficile à l’I.V.G (I.V.E en V.O) que s’appuient les opposants pour rendre quasiment caduque cette possibilité.

Et je coirs que le tags du début insistait sur ce point!

4 commentaires sur “L’avortement en Colombie

  1. En Colombie comme ailleurs les religieux et les réacs n’apprécient pas que les femmes aient le droit d’être maîtresses de leur corps !

  2. Ce sujet reste sensible partout dans le monde , les critères pour ou contre semblent les mêmes , hélas!

  3. Sujet extrêmement sensible abordé avec respect tant du côté des « pro » que des « anti ».

  4. Bien d’accord sur les similitudes des arguments pro et anti un peu partout dans le monde. Et comme beaucoup de droits, il leur faudra lutter en continu pour conserver et renforcer ce droit.

Alors qu'en penses-tu?