Vol humanitaire

Très étrange, mais pour mon retour estival, cette année j’ai pris un vol humanitaire! J’aurais pu l’appeler « vol de rapatriement » mais visiblement techniquement ce n’est pas la même chose (au sens diplomatique du terme).

Vol humanitaire dont j’ai profité mais, et je tiens à la préciser, dont je n’ai absolument pas demandé la mise en place!

Donc, en gros ces vols ont été mis en place dès le début de la crise Covid, par les autorités françaises avec la collaboration de la compagnie nationale, et je tire mon chapeau aux équipages volontaires pour y participer, et surtout sous l’autorisation, la responsabilité et la surveillance des autorités locales de chaque pays, la Colombie dans mon exemple, pour évacuer les ressortissants français bloqués dans la pays.

A savoir donc aux débuts, surtout des touristes qui n’ont pas tous joués le jeu, n’évaluant pas la gravité de la situation, certains s’étant offerts une petite quarantaine sympa sur des plages paradisiaques, ce qui s’est révélé fort complexe dès lors que la crise a duré, et qu’il a fallu rejoindre Bogota pour tenter d’attraper l’un de ces rares avions!

Au plus fort moment de la crise, plus de 1200 personnes étaient alors inscrites en liste d’attente sur ces vols!

Peu à peu,  une fois la machine rodée, le nombre de ces vols a augmenté, et nous, les fonctionnaires de l’état avons pu en profiter! Avec, tu l’as lu hier, des dates non choisies et un prix ne défiant aucune concurrence, mais nous avons pu nous offrir une parenthèse verte et aérée en France cette été (en plus d’un retour aux sources familiales, amicales et culturel habituel)!

Mais comment cela s’est-il passé pour moi? Et c’est quoi un vol humanitaire!

D’abord ça a commencé par un adieu culinaire: Lina est folle de tartiflette et il me restait un reblochon dans le congélateur…. Donc à 15h, 8 heures avant le vol, petite collation légère!

Déjà on te demande d’arriver entre 4 et 5h avant le vol, 3 habituellement pour les longs courriers (que tu peux même si tu es un habitué réduire à 2….).Et avec 5 masques, car il est obligatoire durant toutes les opérations avant le vol, ET pendant le vil, en le changeant toutes les 3 heures!

Et là tu attends dehors en respectant la distanciation sociale! Nous sommes arrivés avec Mehdi vers20h et la queue s’est rapidement allongée!

Lavage de main, désinfection des bagages (le tout toujours à l’extérieur) puis entrée avec prise de température!

Et le tout bien marqué pour le respect des distances….

Puis re-queue pour l’enregistrement!

Le tout dans un aéroport totalement et forcément inhabituellement vide!

Et le tout avec la présence de Son Excellence l’Ambassadeur de France, présent pour chaque vol humanitaire organisé par notre pays, et s’assurant que chacun puisse accéder à l’avion! Promis je n’y gagne absolument rien, mais niveau diplomate j’ai connu de tout et je tiens une nouvelle fois à souligner l’action globale et la gestion de cette crise par l’ambassade, de tout le personnel et avec à leur tête un ambassadeur humain, compréhensif et semble-t’il efficace!

Puis passage au Duty Free…..

Longue attente, mais quand l’avion est là, tu es moins stressé….

Et si cerise sur le gâteau, c’est le vol, le risque de te tromper de porte d’embarquement et de rater ton avion est réduit à néant!!

Viendra enfin l’heure d’embarquer….sous la pluie!

Phase de roulage jusqu’à la piste de décollage et….. malaise d’une passagère!!! Retour au parking, médecins à bord, refus de la passagère de débarquer, recharge d’essence et nous voilà avec 1h30 de retard!

Qui,malgré un vol sans encombre, à part le port du masque 10h durant qui te cisaille les oreilles et te donne une impression d’étouffement, détruira le joyeux ordonnancement prévu pour mon arrivée:

1h de retard à l’arrivée (18h20 au lieu de 17h20) mais des procédures de sortie de l’avion compliquée par la distanciation, donc 30 minutes pour se faire, plus les portiques automatiques de douanes condamnés, 30 minutes, font que je n’aurais pas le loisir de pratiquer la contamination dans le RER entre l’aéroport CDG et la Gare de Lyon.

Sauf que ce TGV pour Mâcon Loche de 19h55 était le dernier même si je décidais de pousser jusqu’à Lyon!

A part Mimie Les Munitions je ne connais personne sur Paris… donc avec une collègue dont la sœur vit près de Lyon et ses 2 petits bouts, ce fut taxi jusqu’à la gare TGV de EuroMickey à Marne La Vallée…. 95€ …mon tout premier taxi français!

puis achat plein pot (et oui les alléchants tarifs Ouigo aperçu dans l’urgence à CDG et non payés tout de suite n’existaient plus à notre arrivée) 115€ du billet de train… me conduira finalement dans la voiture de Ludo à Perrache à 23h!

Une nuit chez lui et le lendemain… la fameuse surprise aux parents! Et malgré les embuches et autres surcoût, je ne regrette pas du tout cette mise au vert!