Un Poète au Ciné Embajador

D’une pierre deux coups! Voir un film qui est en train d’acquérir son petit succès d’estime, pas forcément attendu tout en découvrant une nouvelle salle de cinéma de Bogota. Voilà ce qui t’attend en lisant ce post un poète au Ciné Embajador

Cinéma Embajador

Ce lieu fait parti du boom de la construction de grandes salles de cinéma à Bogotá s’est produit entre les années 1940 et 1970. Ces théâtres étaient de grands espaces uniques, souvent dotés d’une architecture marquante. Le Teatro Embajador (son nom d’origine) a été conçu par l’architecte colombien Guillermo Bermúdez. Il faisait partie du mouvement d’architecture moderne de l’époque. Son design sobre et sa richesse spatiale, avec une séparation stricte des fonctions, étaient remarquables. L’édifice a même été le projet lauréat d’un concours en hommage à l’architecte Le Corbusier, ce qui souligne son importance architecturale. Le bâtiment se distingue par les gradins de la salle originale qui font saillie en porte-à-faux au-dessus de la Calle 24.

Saillie que j´illustre de suite….

Dans les années 1980 et 1990, le modèle des grandes salles uniques a commencé à décliner, au profit des multiplexes (cinémas à plusieurs écrans). Situés souvent dans des centres commerciaux ou des quartiers plus récents. De nombreux anciens théâtres du centre-ville ont fermé ou ont été convertis en églises, entrepôts ou discothèques. La compagnie Cine Colombia. reprend alors Le Teatro Embajador, comme d’autres cinémas de l’époque. Le grand théâtre unique a été transformé et divisé en un multiplexede six salles, intégrant également des locaux commerciaux pour la restauration et les jeux électroniques. Cette transformation a eu lieu au début des années 2000.

Aujourd’hui, l’établissement est connu sous le nom de Cine Colombia – Multiplex Embajador. Malgré la conversion en multiplexe, il reste l’une des salles de cinéma les plus anciennes de Bogotá encore en opération. Tout en étant situé dans un emplacement central et historique, en face de la Bibliothèque nationale de Colombie.

Et après être passé devant j’y suis enfin entré!

Tu remarqueras donc qu’il ressemble totalement à un complexe cinéma très actuel.

Un Poeta

Film colombien de Simon Mesa Soto, à l’affiche depuis plusieurs semaines, et dont le succès n’était pas forcément attendu. Mais qui avait quand même été très bien accueilli par la critique, surtout internationale.

Sélectionné à Cannes dans la section prestigieuse Un Certain Regard (qui est déjà un immense succès et un gage de qualité.

« Un Poeta » y a remporté le Prix du Jury de la section Un Certain Regard, ce qui est l’une des plus hautes distinctions du festival. Ce prix a immédiatement propulsé le film sur la scène internationale.

Mais il y a aussi d’autres distinctions. Il fut ensuite désigné comme le candidat officiel de la Colombie pour représenter le pays aux Oscars et aux Goya 2026. Ce dans la catégorie Meilleur long-métrage international.

Et enfin il a reçu des critiques élogieuses . La critique l’a qualifié de « comédie aussi mordante que désespérée » et d’un « portrait drôle et touchant » d’un poète raté, louant son humour et sa critique sociale.

Et en effet c’est un très bon film, touchant, drôle, triste, grinçant. Un bon moment passé devant l’écran.

Et le tout pour 19.000 pesos (4,20 euros), plus cher qu’à la Cinemateca.

Mais nettement moins qu’une entrée française!