Puerto Nuevo, Guajira

Sur la route de notre retour depuis Cabo de la Vela à Riohacha, nous sommes passé dans 2 lieux marquants de l’histoire ou des problématiques de la Guajira!

Le premier est un village nommé Puerto Nuevo (Port Nouveau) qui est un lieu étrange: il existe principalement à cause…. d’un massacre de population wayuu…. Et un massacre récent, pas un de ces événements historiques marquants mais déjà presque sorti des mémoires!

Il nous a été annoncé, sur place, plus de 1000 victimes, principalement des femmes et des enfants et le déplacement vers la partie vénézuélienne de la Guajira de plusieurs milliers de wayyu! Mais après des recherches recoupées depuis mon retour, ce sont en effets des femmes et des enfants les victimes, mais on dénombre officiellement que 6 victimes et 600 déplacés!

N’empêche que cet événement à marquer les wayuu, et marque également l’abandon de cette zone par l’état, puisque aucune enquête officielle digne de ce nom n’ apparemment eu lieue!

Je ne pourrais t’expliquer clairement les raisons de ce massacre, mais apparemment Bahia Portete était depuis fort longtemps le lieu de tous les trafics de contrebande vers et en provenance du Venezuela (carburant surtout, mais armes ou biens de grandes consommation) organisé par la communauté wayuu, ainsi qu’un lieu de trafic de majiruana depuis les années 70, mais attirant de nombreuses convoitises et entraînant des tensions au sein même de la communauté wayuu du lieu.

De plus les paracos, paramilitaires, milices d’autodéfense d’extrême droite, mise en place pour contrer au départ les guérillas gauchistes de l’ELN ou des FARC, mais rapidement tombées dans le trafic de drogue et l’extorsion de fond, s’étaient petit à petit installés dans la basse, moyenne et haute Guajira et s’intéressaient de près à ces rentrées d’argent possibles!

En tout cas, le 18 avril 2004, 40 a 50 militaires des AUC arrivèrent au village de Bahia Portete pour régler un compte avec un membre de la communauté, et ne le trouvant pas, assinèrent 6 femmes de son entourage.

Ce qui provoqua la fuite les villageois!

Notre visite à Puerto Nuevo, village voisin du lieu du massacre, où les réfugiés de Bahia Portete ont fini par revenir de leurs exils variés, qui est plus que toujours un petit port de tous les trafics et centre de contrebande, a été impressionnante et sûrement le moment du voyage où l’insécurité fut le plus palpable….

Balade Puerto Nuevo — petite, très petite balade, mais bien assez, vu l’accueil!

Des bidons d’essence de contrebande venant du Venezuela partout… de vieux rafiots tout pourris à quai, des maisons digne de châteaux fort en palette alors que l’habitat habituel des wayuu est plutôt ouvert sur l’extérieur, des camionnettes « transporte escolar » sans enfants dedans mais servant de transport de marchandises de contrebande et des visages fort peu avenants renforcèrent cette impression!