Problématique de la Coca

Attention, je parle bien ici de la culture de la feuille de coca, dont la Colombie, avec le Pérou et la Bolivie, est un des plus gros producteurs mondiaux. Oui bien évidemment c’est de la feuille de coca que l’on tire la pâte base de la cocaïne, mais là je resterais uniquement (presque) sur cette plante.


Et surtout de sa culture, par des dizaines de milliers de paysans un peu partout en Colombie! Souvent sous le contrôle des dissidences de la guérilla des FARC, de l’ELN ou des groupes narcos.
Une géographie mouvante, avec des zones de cultures qui se déplacent en fonction des interventions de l’armée ou encore les changement d’influence des dissidences de guérilla ou des groupes narcos.
On estime qu’au total, il y a 204.000 Ha de culture de coca en Colombie en 2021. Réparties dans de nombreuses régions, dont le Nortesantander, où vit Lina!
La problématique est que, principalement pour une histoire de guerre de gang des clans de narcotrafiquants au …. Mexique (entre les cartels de Sinaloa et Nuevo Jalisco), qui monopolisent le trafic vers les USA, mais pas que, les paysans n’arrivent plus à écouler leurs récoltes et que donc les prix baissent.
Avant de parler prix, il faut introduire une unité de mesure locale, visiblement propre à la récolte de feuilles de coca, l’arroba (à ne pas confondre avec le @robas):
En gros, la vente se fait par paquet de 12,5 kg. Mais impossible de trouver une courbe d’évolution officielle des prix, ce qui peut évidemment se comprendre! Visiblement, d’après cette source datant d’avril 2023, l’arroba (12,5 kg donc) se vend 30.000 pesos (6€). Alors qu’elle avait atteint dans un passé récent oscillé entre 50.000 et 80.000 COP (10 à 16€).
Or la culture a beaucoup augmenté ces dernières années: alors que les accords de paix laissait espérer une diminution, par la pacification de nombreuses zones reculées du pays, et donc de l’intervention de l’état dans ces zones de non-droit, c’est l’inverse qui se produit!

Tu remarqueras que les Nations Unis et les américains ne sont pas d’accords sur le nombre d’hectares cultivés!
Les paysans voient les prix et donc leurs revenus s’effondrer. Et ils sont en colère car l’état avaient promis de nombreuses aides pour des cultures de substitution. En rose sur le graphique précédent, on remarque que les efforts ont été courts et peu appuyés.
Non le grand truc, brutal, c’est l’éradication: surtout manuelle depuis que des polémiques sont apparues sur la fumigation aérienne et les dégâts sur l’environnement et les populations, souvent indigènes qui vivent dans ces zones. Même avec des outils ultra-perfectionnés comme les drones!




Alors, oui cette culture est néfaste, mais elle nourrit encore, sans autre opportunité de substitution permettant de gagner correctement sa vie, de nombreuses familles dans les zones rurales et reculées du pays. Et que des raisons étranges en expliquent la baisse du cours en ce moment! Si c’était finalement la meilleure solution:un prix d’achat réduit par le marché lui-même et des débouchés restreints, provoquait une baisse de la surface cultivé pour la coca?
Mais je n’y crois pas trop: j’avais promis de ne pas l’évoquer, mais si on compare le gain des producteurs de coca à ceux des trafiquants de cocaïne, on comprend bien que la fin de cette culture n’est pas pour demain!!

Je vais continuer à cultiver mes tomates et mes cornichons !
La coca ça eu paye mais ça ne paie plus !
Je vais continuer à cultiver mes tomates et mes cornichons !
La coca ça eu paye mais ça ne paie plus !
Je vais continuer à cultiver mes tomates et mes cornichons !
La coca ça eu paye mais ça ne paie plus !
Complexe le phénomène Coca !