Point Covid Colombie – début 2021

Cela faisait longtemps, comme de tout, on se lasse, que je n’avais pas fait un point de la situation du pays et plus précisément de sa capitale, face à la pandémie! Et autant te dire qu’il y a urgence…. même si j’avais plutôt prévu cet article fin janvier!

Car si vous avez pu croire, à partir du 1er octobre et notre sortie du confinement total (5 mois), que ma situation fut plus confortable de la vôtre, la seule chose à constater c’est que nous avons simplement quelques mois de décalage! Et après cette période de retour à une vie plus ou moins normale (ouverture des restos, des bars, autorisations de déplacements….), surtout fait pour préserver les congés de Noël des colombiens, qui est déjà une période sanctuarisée, d’habitude mais encore plus après quasiment 9 mois sans sortie.

Sauf que, comme prévu par beaucoup, c’est maintenant que ce pseudo-retour à la normalité se paie et que la seconde vague nous arrive violemment dans les dents!

Alors je vais scinder les informations en 3 parties: une première qui ne signifie plus grand chose, avec les chiffres Covid… du monde…

ainsi que ceux de la Colombie, car comme un peu en France mais encore plus dans ce pays plus grand, plus inégalement peuplé, et aux climats et cultures tellement différentes d’un bout à l’autre de la contrée, l’observation globale n’a que peu d’utilité!

Que je complète avec le graphique qui me fait frémir à chaque fois: le nombre de décès quotidiens, qui marque bien la présence de la seconde vague!

Dans la deuxième phase, on recentre un peu l’analyse des données pour se consacrer à la ville où je vis, Bogota et où s’appliquent donc les mesures que je dois respecter au quotidien pour tenter de ralentir la progression de la 2e vague.

Petite comparaison entre tous les départements colombiens…. ou Bogota prédomine et c’est normal, puisqu’elle représente plus de 17% de la population colombienne!

Alors tu connais les 2 premiers graphiques, des cas par quartier et la fameuse carte de la « chaleur » du virus!

Mais pour Bogota, l’inquiétude, c’est le taux d’occupation des lits de réanimation, que je te visualise en 2 documents: le taux d’occupation des principaux hôpitaux de la ville….

Et une vue d’ensemble tout aussi inquiétante, avec un taux d’occupation moyen de plus de 92%. En gros il ne reste plus que 170 lits de disponible, pour une population de 8 millions d’habitants….

Donc évidemment, la dernière partie sert à évoquer les mesures prises pour tenter de limiter l’ampleur de cette 2e vague, avec le même objectif que tous les pays, éviter l’implosion du système de santé….. Sauf qu’ici, la situation économique, dont l’économie informelle ne permet plus de reconfinement, ni même de mesures de fermeture trop prononcées.

Donc en gros (parce que j’avoue ne plus tout comprendre):

Le Pico y Cedula a été remis en vigueur fin décembre et s’applique toujours: mon dernier chiffre de carte d’identité étant pair, je ne peux entrer dans les commerces ouverts que les jours… impairs!

Avec donc une permission d’ouverture dite de « première nécessité » comme les supermarchés, les pharmacies, les banques et … les marchés!

Ensuite, le week-end dernier, qui contenait le pont des Rois Mages, et marquait la fin de la grande transhumance vacancière des colombiens, fut déclaré quarantaine stricte du vendredi soir 20h au mardi matin 4h00! Le but, je l’imagine, d’éviter que les bogotanais rentrant de vacances (estimé à presque 1 millions de personnes) croisent les bogotanais restés en ville! Et cette action a été répété ce week-end, de samedi 4h00 du matin à lundi matin 4h00.

Alors tu crois, si tu regardes vraiment les illustrations proposées, que je te mens: en effet il est noté « du vendredi 15 janvier à 20h… ». Mais c’est qu’en fait, toute cette semaine nous avions aussi un couvre-feu nocturne, de 20h00 à 4h du matin!

Accompagnant cette quarantaine de fin de semaine par la Ley Seca, l’interdiction de vendre de l’alcool au public (mais pas de t’en faire livrer à domicile, faut pas exagérer):

Mais ce n’est pas tout, et là accroche-toi: en même temps, toujours dans l’idée de ne pas mettre l’économie à l’arrêt, mais pour quand même tenter de freiner la contamination, il y a un confinement stricte partiel, en fonction des quartiers, et des dates!

Pour l’instant, mon quartier, Chapinero, y a échappé!

Tout cela fait que pour le sport je n’ai pas trop compris! Couvre-feu, quarantaine totale le week-end… on a droit à quoi? Je sais juste que cela fait 2 semaines de suite que la ciclovia du dimanche (et du lundi férié pour la semaine précédente) est annulée!

Tu as tout suivi, tu es trop fort! J’ajoute juste que la mairie tente toujours d’aider les plus démunis, surtout dans les quartiers confinés à tour de rôle, puisque leurs habitants ne peuvent théoriquement pas aller bosser.

Il ne me reste plus qu’un point, hautement important, à évoquer avec toi: quid des mesures concernant l’éducation, et donc la réouverture des écoles, dont le lycée français. Premier élément très important: les colombiens font correspondre l’année scolaire à l’année civile Donc leur rentrée arrive, le 25 janvier (eux ont eu quasiment une année blanche, rentrée en janvier 2020, arrêt des cours présentiel le 20 mars….). Et bien il semblerait que pour les établissements publics tout du moins, la rentrée du 25 janvier sera 100% en virtuel!

Pour les lycées privés (ou les écoles, ou les crèches), c’est plus compliqué. De notre côté (le Lycée Louis Pasteur donc) nous avions intelligemment prévu de reprendre 2 semaine en enseignement à distance total, afin d’organiser une sorte de quarantaine volontaire, nombreux étaient les familles et les profs à avoir voyager, dans le pays ou à l’international. Et nous devions reprendre en hybride dès le 25 janvier: un hybride augmenté, afin d’accueillir plus d’élèves qu’auparavant, principalement en organisant des tours par semaines: un groupe d’élèves de la classe venant la première semaine, un autre groupe la deuxième, sachant qu’un troisième groupe de ceux ne souhaitant par reprendre en présentiel, suivent les cours normaux, via des caméras et micros installés dans les salles de classe.

En gros, ce que je trouve dans la plupart des articles de presse, c’est que même les lycées (comme le nôtre) qui avons mis en place un protocole stricte de reprise, validé par le secrétariat d’éducation, ne peuvent reprendre en présentiel, tant que l’alerte rouge sur les hôpitaux de la capitale n’est pas de l’histoire ancienne!

En conclusion, pour nous comme pour vous, on a finalement compris depuis longtemps que rien ne pouvait s’imaginer en avance!