Opé Manche-Méditerranée: bilan

Il est donc l’heure, après t’avoir abreuvé de photos de mes différentes péripéties de tirer un petit bilan de cette aventure!
N’ayant comme expérience du cyclo-tourisme sur plusieurs jours, que notre (Ludo et moi) notre traversée Séoul-Busan de la Corée du Sud datant déjà de 4 ans, je ne savais pas trop où je mettais les pieds!
Ma préparation s’était principalement décomposée en 2 actions: l’achat, en 2 temps, du matériel. Celui de bivouac (tente, matelas, réchaud) et du matériel spécifique de vélo (sacoches, GPS,….) à distance, puis celui du vélo (et son porte-bagages) chez nos amis de Décathlon! Puis une tentative de planification du trajet, principalement sonder les amis concernant leurs dates de présence chez eux!
Car si l’objectif était aussi l’effort physique, le but principal était de faire mon habituel tour de France des copains, en remplaçant simplement la voiture par le vélo!
Climat: j’ai globalement tout eu comme climats, même si je devais m’en douter, vu qu’il n’y a plus de saison ma brave dame! Au final, une journée complète de pluie, un orage sur la Mayenne et surtout un violent orage à portée de la maison; un jour de canicule en Vendée et pour le reste un temps chaud mais agréable, qui me donne un magnifique bronzage cyclise! Après, confirmation attendu, le vrai ennemi du cycliste est bien le vent de face…. surtout dans la Vallée du Rhône!
Matériel de cyclisme: si j’avais eu le temps j’aurais acheté un vélo de marque, comme les 2 derniers que j’ai possédé (je possède encore pour l’un) qui m’ont donné entière satisfaction (Merida en Corée, et Specialized en Colombie). Mon choix s’est porté sur Décathlon, très réactif lors de mes contacts par mail, pour le côté pratique: prise de renseignements, essais, commande et paiement au magasin de Villefranche/Saône et récupération à celui de Cherbourg. Au final, le modèle voulu n’était pas disponible (Triban 520 Gravel), je me suis rabattu sur un modèle inférieur (Triban 520 RC), moins cher et qui au final a été équipé avec des pneus Trekk pouvant supporter les divers revêtements des voies vertes de France (une riche initiative)!
Après, j’ai vécu quelques désagréments: vélo vendu non graissé (normale visiblement pour ne pas salir la chaîne de logistique de livraison mais vite pénible quand la poussière se colle sur la chaîne) mais surtout non vérifié au niveau des serrages (d’où le dérèglement dès le 3e jour du dérailleur avant et le passage obligé au Décathlon d’Angers)! Reste le soucis des crevaisons, tout à fait logiques (3, une sur la roue avant, 2 sur la roue arrière) mais délicates à réparer (car montage des pneus les plus larges possibles sur les jantes d’origine) avec des longues minutes de démontage/montage et surtout pincement de chambres à air quasi systématique! A mon crédit, l’acquisition et le transport de 2 chambres neuves qui m’ont sauvé la vie!
Finalement le plus gros soucis fut le déchirement du pneu arrière, que j’avais vu fort usé par rapport à celui de devant (le poids des bagages), du entre autre au démontage brutal lors des crevaisons.
Heureusement cela m’est arrivé proche de la ville de Gruissan où un super réparateur m’a tiré d’affaire rapidement!

Matériel d’orientation: un GPS Garmin, mal choisi, car sans possibilité de mettre une carte mémoire externe, et donc l’obligation de découper la France en morceaux (de moins de 50Mo) à partir des cartes Openmap cycle, et de les remplacer régulièrement dans l’appareil (avec l’aide d’un ordinateur).
Ceci combiné avec une application GPS spécial vélo, Geovelo, qui te calcule un itinéraire selon 3 options: « recommandé », « sécurisé » et « rapide ». Son avantage qui est aussi son inconvénient, il te fait passer le plus possible par des pistes cyclables, voies vertes et chemins communaux, au risque de te rallonger énormément le parcours! J’ai mis du temps à m’y accommoder, la preuve en est, les 200km de la première étape, qui lui sont imputables en partie!

Matériel annexe: rien à signaler de négatif, à part la perte de mes gants lors du 1er jour, et l’oubli de mon antivol, qui est resté dans le grillage au camping municipal d’Aiguillon, la faute à Laurent « 3dents » Vargas! Pour le reste extrêmement satisfait de mes investissements: une tente au top à montage très rapide et simple (MSR Hubba), un matelas gonflable qui ne paie pas de mine mais très confortable (Termarest) et un réchaud mini mais fiable (Optimus).
Autonomie énergétique: de nos jours, les portables, autant comme outil de communication que comme outil de repérage ont pris une place déterminante dans nos vies! Or ils sont énergivores et quand tu vis en autonomie, cela peut vite devenir problématique! J’avais donc opté pour un investissement conséquent dans un chargeur solaire, que j’ai mis du temps à amadouer et dont je ne suis que partiellement content. Il faut un long temps d’exposition pour recharger une batterie externe (il est déconseillé de charger des appareils électroniques, type smartphone ou GPS, en direct) mais il ne fonctionne pas , comme je l’aurais espéré, en roulant! Car un système de sécurité ralentit la reprise de charge quand le soleil disparaît: or avec l’ombre du cycliste ou des arbres, le chargeur ne reprenait concrètement jamais la charge, et ma batterie était toujours aussi vide, même après 7 heures de vélo!
Cependant, combiné avec une batterie externe (2 seraient encore mieux) et des arrêts « prise électrique » chez les copains, je m’en suis tiré sans aucune coupure!
Physique: là, j’ai été étrangement (et positivement) surpris! Beaucoup m’ont demandé si j’avais mis en place, les semaines précédentes, une préparation spécifique. La réponse est non, pas du tout, et je partais donc moi-même dans l’inconnu! Cependant il semblerait que la vie en altitude (Bogota est à 2600 mètres je te rappelle) et mes 11km de vélo quotidiens 5 jours sur 7 m’ont quand même fortement aidé! Car je n’aurais par exemple jamais imaginé de faire 200km et 14h de vélo, comme lors de la première étape! Quasiment pas d’alerte, un genou qui a un peu grincé une demi-journée et … une ampoule au creux de la main, qui est revenue chaque jour, principalement du à la perte de mes gants dès le 1er jour (ce qui fut un bien pour un mal, je n’aurais pas supporter de les mettre/retirer 15 fois par jour!

Une seule grosse fringale, au 121e kilomètre de mon étape vendéenne (bocage) le jour de grosse canicule, le mardi 23 juillet! Impressionnant, plus de jus dans les pattes, d’un seul coup, vers 18h alors qu’il me restait 40 km à effectuer pour rejoindre Luçon! 2 cocas, des fruits secs et une tablette de chocolat plus tard, j’ai pu reprendre ma route! mais maintenant je comprends le coureur du Tour de France qui paraît à l’arrêt d’un seul coup!!!
Il faut dire quand même, à ma décharge, que j’avais choisi un itinéraire facile: à part la montées des Traînes, juste à la sortie de Tourlaville, 5km après mon départ, les bosses de Vendée ou du Gers, et la montée de St Germain au Mont d’Or, pas de grosses difficultés au programme! Malgré quand même 8000 mètres de D+ en juillet et 3500 en août (soit 11500 en tout)!
Poids: j’en profite pour faire un point « poids »! Un peu incompréhensible d’ailleurs, car parti de Bogota à 72,6kg sur ma balance, je faisais déjà 75,5 kg à l’arrivée à Ternand! Ensuite, le départ de Cherbourg me voyait déjà à plus de 77kg (pourtant c’était mode compet’)…. et au retour donc sur la balance de Gilou et Yvette, 76,4kg! A ne rien n’y comprendre!
Hébergement: le plaisir était donc de croiser les amis, qui m’ont soigné aux petits oignons! Mais j’avoue que dormir régulièrement dans une lit confortable m’a beaucoup aidé! Au final: 2 nuits de bivouac sauvage; 3 nuits de bivouac amélioré (douche et WC à disposition) et 2 bivouacs en jardin. Le reste dans sur matelas!
Alimentation: même constat, s’arrêter et être reçu en grandes pompes chez des amis, est un grand confort!
Pour le reste, réchaud et pâtes chinoises, voir purée lyophilisée. Beaucoup de pâtes de fruit, de barres de céréales et de fruits secs pour mes collations régulières! Avec le petit plaisir des arrêts boulangerie…… Et les fameuses bananes séchées qui ont interpelé beaucoup d’entre-vous!
Budget: finissons alors par un bilan financier! Qu’il faut à mon avis séparer en 2: l’investissement lourd pour plusieurs années en matériel et le coût du périple en lui même!
Investissement matériel cyclisme: 1247€
- vélo Triban 500 RC : 650€
- porte-bagages: 26€
- sacoches étanches : 137€
- divers équipements 123€
- changement pneus: 31,80€
- GPS Garmin Edge 520: 279€
Investissement bivouac: 626,50€
- tente MSR Hubba: 359€
- matelas Termarest: 75€
- réchaud Optimus Crux: 47,50€
- chargeur solaire: 125€
- batterie externe: 20€
Un investissement total en matériel très conséquent donc, autour de 1900€ mais totalement réutilisable, et je l’espère, enfin cela a été ma politique, de qualité donc durable, que je vais réutilisé dans d’autres domaines (à part le vélo, la plupart de ce matériel part avec moi en Colombie)!
Dépenses courantes durant l’expédition: 255,90€
- réparation vélo: 20€
- courses alimentaires: 69,60€ (supermarchés, épiceries….)
- boulangeries: 49,20€
- boissons (bières entre amis principalement): 11,80€
- restos (entre amis seulement): 89,00€
- transport (Bus, TER, RER, bacs,…): 121,60€
Si j’effectue l’addition pour obtenir le total, le montant s’élève donc à plus de 2100€, mais une grande partie des frais sont des frais d’investissement!
J’en conclue, personnellement peut-être et car j’ai été accueilli royalement par nombre d’amis, que ce sont au final des vacances peu onéreuses, à part en énergie musculaire!
En gros…… 1€ du kilomètre (2105 km parcourus, 2100€ d’investissement total)….
Après ce fut 100% 98% plaisir (j’ai un peu gueulé dans le vide lors des étapes où le vent de face te met quasi à l’arrêt alors que tu donnes tout) de visiter ses amis mais surtout la France par des lieux peu fréquentés, où les masses de touristes ne passent jamais, que j’appelle la France de la brousse, des voies communales, des petits bleds oubliés, des toilettes publiques, des cimetières (ces 2 derniers types de lieux m’ont sauvé la mise plus d’une fois), des églises, des châteaux en ruine, des canaux , des ponts, des cultures diversifiés et des monuments aux morts!
Il va falloir que tu me conseillesconseilles pour le dopage !!!
Bravo pour la performance et pour le bon bilan « carbone » !
Voilà qui est plutôt positif et encourageant !
Le joli vélo bleu restera à TERNAND , si quelqu’un veut le tester !!!
Niveau vélo : D4 a réussi une fois à me rendre un vélo avec les patins collés à la jante sans que cela ne les perturbe donc je ne suis pas étonné de tes désagréments.
Niveau repas concoctés : j’avoue que j’ai un faible pour le cassoulet qui semble tant appétissant
Niveau poids : Un croisement entre une prise de muscles certaine et un mix apéro / hôtes royaux / godets doit expliquer le delta.
En conclusion belle initiative, belle aventure, et rendez-vous le 25 que tu puisses partager encore plus ton expérience, car après mes triathlons et autres cyclosportives, je pense que les vacances à vélo c’est mon futur de cycliste !
La bise
Vraiment très impressionnée par ce défi physique et mental 👍 les étapes « gîtes et couverts » chez les amis ont rendu l’épopée plus agréable mais ça n’enlève rien aux milliers de km parcourus seul, face au vent, sous la pluie ou sous un soleil de plomb ! Un grand bravo :))
Et merci pour les photos et anecdotes qui nous font découvrir ces jolis coins de France 🙂