Ode à mon Père

Tu le connais peut-être mon père! En chair et en os, ou peut-être virtuellement via ce blog: chaque fois que tu entends ou lis « Gilou », c’est de lui que je parle.

Pourquoi une Ode à mon Père ce jour?

Car il atteint l’âge très honorable de 70 ans ce 23 février 2020!

Joyeux anniversaire donc, papa!

Alors c’est simplement ce que j’ai trouvé à lui offrir, parce que niveau cadeau, surtout à distance, je suis toujours aussi doué!

Et puis, si l’on est une famille lambda mais malgré tout unie et pleine d’amour, nous ne sommes généralement pas très expansifs. Il est peut-être temps de faire exception!

Mon père, mon père, que dire….

Évidemment que j’ai des millions de souvenirs, certains plus enfouis que d’autres, certains plus anodins, certains plus déformés peut-être et d’autres plus  cruciaux!

Mais d’abord….

… pour tous ceux qui le connaissent, l’ont simplement rencontré, ou l’on côtoyé, il est plutôt du genre taiseux, ce qui ne rend pas toujours la communication facile, mais fiable et serviable  dans les coups durs comme dans les bons moment, généreux, avec des principes auxquels il ne déroge pas. J’ai comme exemple une impression: de tous les ami(e)s qui l’ont un jour rencontré, venant passé quelques minutes ou quelques jours chez nous, je crois les avoir tous, quasi sans exception, sentis à l’aise dans cette maison. Peut-être certains l’infirmeront, mais moi j’y crois!

Et bien comme père c’est un peu ça, mais je ne l’échangerais pour rien au monde !

Un père présent au bord d’un terrain de foot, donnant de son temps de bénévole et son énergie pour les gamins, puis les adolescents ou jeunes adultes que nous étions !Sans hurlement, sans mauvaise foi, sans énervement, juste pour nous accompagner, nous transmettre son savoir mais aussi nous éduquer, au partage, au respect ou au collectif, dans la victoire parfois, dans la défaite souvent.

Un père dur au mal, se levant tous les matins aux aurores pour aller affronter le labeur sur les chantiers, un métier physique et usant, dans la chaleur, le froid, la poussière, sans se plaindre, pour nous permettre de ne manquer de rien.

Un père, qui malgré ce travail dur et épuisant, nous a aménagé, au prix de jours de repos perdus, une belle maison où nous avons pu nous épanouir. 

Des trajets, des centaines de trajets, en plus de ceux du foot: la récupération en fin de semaine à la sortie du lycée,les aller-retour pour les études sur Lyon. Ou encore ce fader les 2 frangins en voiture et en camping pour leur offrir leurs escapades estivales dans des lieux diverses et variés. Et quand ce fut mon tour de faire mes trajets par mes propres moyens, toujours là pour réparer mes conneries, sans me faire de reproches plus que de mesure.

Et puis parmi les souvenirs d’importance moindre, mais qui marque un gone à vie……

Un père qui négocie avec ton instit, qui est aussi ta mère, pour qu’une fois dans ta vie tu puisses faire l’ouverture de la pêche à la truite dans l’Azergues en ratant un samedi matin d’école!

Un père qui a appris à skier simplement pour nous accompagner sur les pistes mon frangin et moi, nous à l’âge où nous étions chiens fous, lui à l’âge où les articulations coinçaient déjà un peu, et où il aurait plus tranquille à continuer le ski de fond.

Un père qui sacrifie sa nuit pour t’emmener et te récupérer à ton premier baloche.

Un père qui t’apprend la vie du terroir, même si dans ma vie de citadin, je me demande si je serais encore capable de reconnaître une doucette ou un pissenlit, les dates pour les escargots, comment décrocher un gardon de ma ligne, et les champignons n’en parlons même pas ! Idem pour le gibier, où quand l’été s’envole une perdrix, je sais bien que c’est de la chance et non le talent familial du chasseur qui sommeille en moi !

Enfin il y a la vie d’adulte, quand tu retrouves chaque été un père, avec à chaque fois une année de plus,  aux petits soins, qui te fait goûter ses meilleurs bouteilles, te réserve les plus beaux légumes de son jardin, où les pièces de gibier qui attendent (t’attendent on dirait) au congélateur.

Un père dont ta propre expérience d’adulte te fait voir avec un œil neuf, les plaisirs qu’il peut y avoir à cultiver son potager, à balader avec son chien, à lire un bouquin tranquillement allongé,

En résumé, un gars un gars simple et bon : attention ne pas prendre dans ces mots des éléments péjoratifs! Je souhaiterais mille fois avoir récupéré de ses qualités dans la transmission génétique et que l’on dise cela un jour de moi, Je crois que seraient alors 2 termes qui m’iraient droit au cœur !

Une personne pas forcément prédestinée à parcourir le monde, mais qui est venu me voir dans chaque pays où la vie m’a mené. Et cela sans jamais jugé. En observant, souvent silencieusement, en questionnant parfois, en ayant la lucidité de de formuler ce qui lui plaisait ou déplaisait, en faisant preuve de capacités d’adaptation que pas tous nous aurions eu à sa place.

Évidemment dans tout cela, ma mère tient une place importante, car elle aussi à beaucoup donner de sa personne pour nous éduquer convenablement et faire les hommes que nous sommes aujourd’hui mon frère et moi,  je n’en doute ni une seule seconde, mais aujourd’hui c’est surtout l’hommage à cet homme qui me tient à cœur.

Et bien cet homme c’est mon père, et parce qu’il fête aujourd’hui ses 70 ans, je tenais à lui dire combien j’étais fier de lui, fier d’être son fils, et combien je …. l’aimais tout simplement !

Mais aussi que j’espère avoir été influencé par l’homme qu’il est, par l’éducation qu’il m’a donné et que quand il regarde ce que je suis l’homme que je suis devenu, j’ose espérer qu’il soit fier de lui.