les agneaux de Tatihou

Tu verras lorsque le bilan de l’été 2016 côté humain va paraître que j’ai croisé beaucoup de monde, beaucoup de monde que j’avais un peu perdu de vue depuis nos étés de folie, entre changement de pays et vacances raccourcis pour cause de boulot de Kerstin.

Parmi ceux-ci j’ai revu Ronan, un collègue d’EPS du LEP Edmond Doucet à Equerdreville et sa compagne Caro …. qui ont un peu changé de métier (tout en conservant quand même le leur): ils sont devenus (jeunes) agriculteurs et élèvent des agneaux pour la viande.

Et m’ont permis de vivre un peu leur vie lors d’un expédition sur l’île de Tatihou!

Car ils ont obtenu la concession par le biais du Conservatoire du Littoral des prairies de Tatihou et de son troupeau, lorsque que le précédent agriculteur a pris sa retraite. Ils ont donc récupéré ses 50 brebis qui se sont ajoutées au 20 qu’ils possédaient déjà, et si ils ont de nombreuses contraintes, comme faire avec les marées pour accéder au site, ne pas apporter de foin mais laisser brouter les prés de l’île seulement ou encore limiter le troupeau à 70 individus, ils bénéficient aussi de quelques avantages: un cadre de travail sublime, un prix de location moindre et la vente de toute la production à un boucher de St Vaast qui revend cette même viande aux touristes parisiens sous l’appelation « Agneaux de Tatihou »!

Et comme les touristes sont surtout là l’été (et que les agneaux de l’année aussi, ça tombe bien), il faut à Caro et Ronan fournir 5-6-7 agneaux par semaine à l’abattoir (oui il faut forcément tuer la viande que tu manges, sauf si t’es végétarien!)…

Donc le mardi 26 juillet, just avant que je quitte Cherbourg pour Lorient, j’ai profité des horaires de marée pour les accompagner, ainsi que ce grand couillon de Guigui, à la « récolte » de la semaine!!

Leur principale contrainte est donc de bien regarder les horaires des marées et de les faire coïncider avec leur horaires de boulot (bon là ils étaient en vacances…) donc le rendez-vous fut fixé à 8h30 à leur ferme de la Pernelle, pour une basse mer à 9h47!

Ensuite se rendre sur place: en tracteur avec remorque pour ramener les bêtes, mais malheureusement première surprise celui-ci est crevé après une semaine de fauchage! Pas grave cela devrait tenir dans le kangoo de ferme!

Puis il faut rassembler les brebis éparpillées sur les 12Ha de pâtures! Heureusement, et c’est bien connu, le mouton est con collective et ne s’isole pas de ses semblables!

Puis après, il faut choisir les bons, les 6 qui auront droit à la casserole! Il faut qu’ils fassent une vingtaine de kilo…. Ils en attrapent donc une dizaine afin de choisir les plus beaux! Comment? Un peu comme à la pêche au canard à la fête foraine!

On les choisit dans un lieu nommé (par mois) le couloir de la mort en leur tâtant les hanches….

Puis c’est la triste heure du retour pour ces gentilles bestioles qui ne savent pas ce qui les attendent et qui sont étrangement silencieuses dans la voiture….

Et sur le retour, on croise d’étrange véhicule….

En tout cas merci aux bergers pour cette activité peu banale dans un lieu toujours aussi beau! Et bon courage pour la prochaine année agricole!

Pour les fans de l’Amour est dans le Pré, la version vidéo de cette aventure!

Dernière minute: le monde est plein de coïncidences! Alors que j’ai pré-écrit cet article dimanche, j’ai reçu lundi un mail de Caro et Ronan, via une plate-forme de micro-financement! Car ils cherchent de l’aide financière pour construire leur bergerie en bois (pour faire hiverner leurs brebis l’hiver dans leur ferme)!

Alors si vous êtes intéressés, généreux mais aussi financièrement sans trop de soucis, c’est par ici: https://bluebees.fr/fr/project/262-agneaux-ile-tahitou