Caño Cristales Organisation

Post en 2 parties, car il faut penser organisation  de son propre voyage, et organisation du tourisme sur place!

• sur place: le tourisme est neuf à Caño Cristales et La Macarena, du simple fait que la zone est encore à peine pacifiée et qu’elle fut un haut lieu de la présence et de l’activité des FARC il y a encore fort peu de temps! Le tourisme y est donc semi-public, en gros, les agences privées amènent les touristes et l’agence gouvernementale sur place gère les entrées dans la réserve.

Car oui, l’équilibre de l’éco-système dans cette rivière et même la zone autour est très délicat: chaque site intéressant le long du canyon s’est vu attribué un nombre limité de personnes présentes en même temps sur le site, ici 35, ici 54, et là 19. De plus la fréquentation quotidienne est limitée à 160 personnes en tout.

Tout cela part, à mon point de vue d’un excellent principe de préservation des ressources. Pour l’état colombien, c’est aussi un moyen de toucher un peu d’argent, nous payons tous un droit d’entrée, mais aussi de contrôler mieux la région, puisque chaque touriste est identifié, est appelé avant chaque embarquement au ponton et donc ils savent qui est sur le terrain!

Sauf que….. il y a un hic…. le climat! Les touristes ayant payé une forte somme pour venir, chacun veut avoir droit à sa visite de Caño Cristales! Mais quand il pleut, ils ne peuvent s’y rendre….. donc cela décale leur visite au lendemain!

En pratique, nous sommes arrivés le samedi matin sous le déluge! Les groupes devant faire la visite ce matin là n’ont pu s’y rendre. Ils ont donc été décalé au lendemain! Sauf que le lendemain c’était NOTRE créneau! Mais les 160 visiteurs du samedi annulé et les 160 prévus du dimanche ne pouvaient pas cohabiter sur le site.

Vous sentez l’embrouille???

C’est là que l’organisation du tourisme dans des lieux tout neufs, pas encore rodés à ce genre d’activités, partout dans le monde, merdoie!

Le responsable de notre agence est passé nous expliquer, le samedi soir au resto, que notre visite de Caño Cristales ne serait que décaler de 2h (un départ vers 8h30-9h00 au lieu de 7h).

Vous pensez bien que le lendemain, vers 11h30, quand ni lui ni nos guides ne se sont pointés, la tension a commencé à monter. Surtout après avoir vu défiler les autres groupes vers 7h30 du matin, partants guillerets pour la visite!

Et oui, trop de visiteurs, donc tous (nous) n’auront pas l’autorisation de pénétrer dans la réserve!

C’est donc la classique communication foireuse, quand tes clients ont raqué un max et que tu n’es pas capable de leur offrir la prestation prévue! Je l’ai connu sur tous les continents cette technique!! Mais je la comprends un minimum, vu que les colombiens (ce qui se comprend aussi, vu le prix du voyage rapporté aux salaires locaux) sont rapidement sortis de leurs gonds: les mots doux ont fusés, les menaces avec (il y a une agence gouvernementale faite pour recevoir ce genre de plaintes, et après plusieurs, l’agence touristique a du soucis à se faire)!

Pas moyen, nous sommes donc montés dans des pick-ups direction Caño … Piedra….

C’est à ce moment là que nous allons visualiser le pouvoir de la corruption ici: après 10 minutes de piste, demi-tour, nous venions d’obtenir le droit nous aussi de visiter les lieux les plus intéressants. En effet, une colombienne vindicative a du secouer le cocotier et faire appel à des « amis hauts placés » pour nous obtenir une autorisation spéciale!

En conclusion, la règle plutôt intelligente de limiter l’accès au site à 160 personnes par jour afin de le préserver sur la durée, n’aura pas résisté bien longtemps aux pressions de certains visiteurs!

Là je t’ai quand même bien assaisonné avec toute cette lecture (je pense même t’avoir perdu), alors, à partir d’ici,  je te résume les 3 jours de visites en images! Puis je reprends la parole!

• Concernant l’organisation de son propre voyage, le paragraphe sera plus court: notre (super) guide Alejandro, nous a confié que pour lui, venir en autonomie coûterait, pour 3 jours, aux environs de 800.000 pesos (soit 275 euros). Nous avons payé quasiment le double en passant par l’agence Vinatur (que je ne conseille évidemment pas….). Mais vu de ma petite expérience, trouver un billet d’avion pour La Macarena, en individuel, relève de l’utopie, la plupart des vols étant affrétés directement par les compagnies de tourisme. Sauf à prendre le fameux DC3 de Villa Vicencio,…. et donc se farcir 4h de bus depuis Bogota… à l’aller et au retour, dur sur un week-end de 3 jours.

Ici s’achève le récit de ce périple!