Volcan Acatenango

Lina voulait absolument un volcan au menu, que ce soit au Costa-Rica, proche de Guatemala City (volcan Pacaya) ou donc d’Antigua, le fameux et réputé Acatenango. C’est d’ailleurs l’ascension la plus touristique du pays!
Préambule
Avant de te plonger dans l’aventure en cartes et en images, je me dois de faire un préambule! C’est l’autoroute du trek « volcanique », au Guatemala et même dans toute l’Amérique Centrale. J’entends par là que les touristes sont très très nombreux sur ces sentiers. Quelques exemples….
Pas de « cupos » limites (affluence contrôlée par jour), simplement des dizaines d’agences dont l’unique limite est l’hébergement sur les flancs du volcan Acatenango. Oui, car ce trek est proposé sur un jour et demi, donc une nuit sur place. Soit en tente, soit en chalet basique de chez basique. Donc ce sont plusieurs groupes d’une vingtaine de personnes (je dirais environs 300 personnes sur le volcan par session, donc 600 quand se croisent ceux qui montent et ceux qui redescendent). Sur des sentiers assez étroits, puisque les propriétaires terriens ne facilitent pas le passage sur leurs terres.
Ce qui fait que nous, nous avons galéré: c’était haute saison et le premier truc que nous avons fait dans la demi-heure suivant notre arrivée à Antigua, ce fut de chercher à nous inscrire pour la rando du lendemain! Après 4 visites d’agences toutes overbookées… nous trouvons une opportunité! Un poil plus chère (750 GTQ soit 90€ alors qu’ailleurs elle est annoncée à 500GTQ- 65€) mais nous nous apercevrons vite que c’est un avantage. Car nous avions, sans le savoir, tellement heureux qu’on nous offre l’opportunité de réaliser ce périple, réservé un trek privé! Donc seulement nous 2 et un guide! Je te donne les avantage plus loin dans l’article.
Mais le préambule se termine en fait par un coup de gueule: les agences se font donc une concurrence sévère, et des cohortes de touristes affrontent ces sentiers! Or cette rando n’est pas neutre, elle est physiquement et moralement éprouvante. Une vingtaine de kilomètres seulement en 36h mais presque 3000 mètres de dénivelé. Et un climat délicate: grosse chaleur durant le jour et très froid une fois le soleil couché (nuit aux alentours de 4000m d’altitude). La faute est partagée: les agences ne préviennent pas réellement du niveau d’exigence de la randonnée, le cachent même (et en plus nous, venant de Bogota à 2600m d’altitude, pas de soucis de respiration et d’acclimatation… mais les autres si). Cependant dans le prix est compris la fourniture de veste, gants, bonnets, lampe frontale (vu que les touristes sont venus sous les tropiques). Et en supplément, sac à dos, écharpe et bâtons de marche. Et les touristes, qui surévaluent leurs capacités physiques. Quand tu redescends, que tu croises des groupes qui ont fait à peine 500 mètres, sont rougeauds, ont bu la moitié de leur réserve d’eau et râlent, tu te dis, toi qui connais la suite, tu sais que cela va être difficile. D’ailleurs, notre guide nous avouera que, même si la plupart atteigne le camp de base, plus de la moitié ne profite pas des 2 autres activités (couché de soleil sur le volcan Fuego en fin d’après-midi) et levé de soleil sur l’Acatenango le lendemain matin, avant la redescente!
Voilà, après cette longue intro, passons aux choses sérieuses!
Ascension jour 1
Levé matinal, sans petit déjeuner (mais l’hôtel, en plus de nous garder un sac, nous fournit un petit-déj à emporter) puis on attend le bus à 7h30 devant l’hôtel (avec vu sur le volcan, mais un autre, el Agua, qui domine Antigua). 20 minutes plus tard, point de bus mais un pick-up nous prend en charge pour les 45 minutes de route, jusqu’au village de La Soledad, au pied de l’Acatenango).




Équipement (nous aussi profitons de l’offre bonnet-gants-veste), mais aussi les 4 repas à emporter et les 3 litres d’eau par personne (qui nous surprennent un peu j’avoue, en alourdissant fortement nos sacèà-dos), petit-déj, vue sur l’objectif et en route (à 10h). C’est rude, car l’élévation est rapide, la chaleur brutale et surtout les sentiers pour croiser les groupes qui redescendent de leur nuit là-haut, n’est pas du tout assez large!
Prévu pour 5 heures, nous arriverons à 3h00, au bout donc de 3 heures seulement, à la grande surprise de notre guide (1er avantage d’un guide privé: pas besoin de s’arrêter toutes les demi-heures, pour attendre l’intégralité du groupe, au niveau physique parfois très varié).
Déjeuner frugal et repos après avoir pris nos aises (autre avantage du tour privé, nous occuperons seuls ce petit chalet, sans eau i électricité; d’autres sont plus luxueux mais d’autres dorment en tentes).
Sauf que durant la sieste, une forte explosion nous fera compendre que le second volcan non loin, le Fuego est lui en activité!! De type « explosif », car une explosion-expulsion de débris se produit toutes les 20-30 minutes!
Couché de soleil sur le volcan Fuego
C’est d’ailleurs de celui-ci que l’on nous propose (moyennent un paiement de 200 GTQ – 25€) de s’approcher en fin d’après-midi, avec 2 objectifs, observer le couché de soleil puis la nuit tombée, les lueurs rougeoyantes de la lave expulsée lors des explosions (ce ne sont pas des coulées).
Pour cela, il faut descendre dans le creux entre les 2 volcans….
Puis remonter sur le Fuego, avec vu sur l’Acatenango donc, jusqu’à un kilomètre du cratère, qui sera notre point d’observation!
Arrivés dans les premiers nous aurons le loisir de faire des clichés du lieu à peu près vide!
Puis d’attendre le couché du soleil, tout en enfilant quelques couches de vêtements, la bise devenant piquante…
Retour au camp de base à la frontale (avec la montagne illuminé par tous les groupes redescendant)….
Puis repas au coin du feu (enfin à l’extérieur le feu), puis au lit pour une nuit qui, vu l’isolation du lieu, risque d’être fraîche!
Sommet de l’Acatenango
A l’aube (avant même) du deuxième, nous rejoignons la cohorte des plus courageux, dès 5 heures du matin pour affronter le sommet de l’Acatenango et y admirer le levé de soleil cette fois.

Redescente finale
On repasse au chalet, on embarque les affaires et petit-déjeuner….



et à 8 heures (pas trop tôt il faut arriver juste à temps pour croiser la fournée du jour, vu que notre agence, qui a un groupe de 17 en parallèle de nous sur la montagne, n’a qu’un seul bus, amenant les clients du jour et ramenant les clients de la vielle, nous quoi).

Descente pas forcément agréable car justement nous devons rester avec cet autre groupe, donc expérimenter les arrêts fréquents pour regroupement, puis croiser les groupes qui montent.
A 11 heures nous serons au point de départ, remise des effets empruntés, paiement des frais supplémentaires, une bière offerte, puis bus à 12h30 pour une arrivée à Antigua à 13h30.
Bilan
Superbe et à faire, tout en ayant en tête, que cette randonnée n’est pas neutre physiquement, plutôt exigeante et qu’il vaut donc mieux être en forme pour en profiter pleinement (notamment des 2 autres balades pour les couché et levé de soleil). Et que au niveau logistique aussi, il faut être un minimum au point (nous avions quand même pull et veste, lampe frontale, sacs à dos, et chaussures de trail).
Et pour la surprise, nous qui étions mal informé, le fait que le Fuego soit en activité, c’est très impressionnant (mon premier volcan en activité) et si les photos de lave en fusion sont difficiles à prendre avec un cellulaire de moyenne gamme, surtout avec un volcan de type explosif plutôt que de lentes coulées… je peux te montrer cela!
MAGNIFIQUE !!!!
Trop forts !
Ce n’est pas dangereux de s’approcher de ce volcan explosif ?
Belles images et magnifique expérience !
Plus proche, plus facile mais impressionnant aussi lors des explosions, le Stromboli. Belle expérience et beau recit (comme d’habitude).
Bonjour Manu. Merci de nous faire partager ton quotidien à l’autre bout du monde avec toutes ces images.
Je te mets le lien d’une vidéo de « Jules en asie » qui avait fait la même excursion en 2020(mais tu connais peut-etre déjà). https://www.youtube.com/watch?v=COsvJRXppcY&list=PLtwL6_uNHKrToYwp2ynQ1gcmYqro0o-H2&index=6