Altercordia: bilan!

Altercordia: bilan!

Mardi, une journée, la dernière, mais pas au niveau coolitude!! Car un sacré enchaînement nous attendait pour ramener ces chérubins à leurs parents!

Un réveil et un petit déjeuner matinaux, vers 6h30-7h, pour ensuite attraper un bus réservé mais dont nous étions sans nouvelle… depuis que le forfait français de Pierre était mort, sans lui laisser consulter sa messagerie, où le chauffeur nous avait laissé un message! Angoisse!

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l’épuisement de 12 jours de voyage se lit sur les visage au dernier matin!

Pourtant c’est nous (Ricardo et moi, les 2 autres accompagnateurs homme) qui devrions être épuisé! Je tiens ici un document sonore rare…. dont la moindre seconde d’écoute ravive des souvenirs douloureux!

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Malgré un temps de nouveau magnifique….

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église de la Trinité

L’attente est longue et l’angoisse, comme je l’ai déjà dit, montait (c’est pour ça que je l’ai déjà dit, elle montait vraiment)!

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le bus qui n’arrive pas…

Car le timing était peu large: le bus devait nous récupérer à 8h30, pour nous emmener à Orly pour un décollage à 11h35!

Sauf qu’à bord du bus nous n’y fûmes qu’à 8h55… et qu’Air Europa demande d’enregistrer 2 heures et demi avant….

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dans le bus…
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derniers coups d’oeil sur la capitale française

Et au final, entre des hôtesse d’enregistrement très sympas et peu d’affluence, tout se déroulera bien!

A Madrid….

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Et jusqu’à …. 30 mètres de la délivrance, où notre gaffeur de Sergio, peu attentif aux consignes et aimant particulièrement se mettre en avant (après avoir chuté dès le 1er jour dans une fontaine du jardin de Versailles, cassé un compteur électrique du village de Lanas, rangé 4 fois sa valise pour la faire passer de 25kg à … 25kg, vomi car pour l’alléger, avait bu et manger presque tous les cadeaux qu’il comptait rapporter au pays….) a perdu sa valise-cabine au moment de donner sa carte de douane, à, je ne mens pas, 30 mètres de retrouver sa môman!

Mais ce fut la seule vraie anicroche de ce voyage: il faut dire que pour moi, si il n’y a pas besoin d’aller chez le doc, à l’hôpital ou au commissariat, le voyage est considéré comme s’étant bien déroulé!

Après je connais le phénomène, mais il s’amplifie de voyage en voyage! Quand je rentre, je me dis toujours que c’est la dernière fois, et les arguments sont les suivants:

  • t’as toujours des collègues pour te dire « ah cool tu pars en vacances »! Généralement ce sont ceux qui n’organisent ni sorties scolaires, ni voyages avec des élèves qui s’expriment ainsi! Non je suis parti en partie SUR (pas « en ») mes vacances!! Ils étaient en congés le 7 nous sommes rentrés le 11!
  • les élèves ont aussi tendance à se croire en vacances donc dispensés de respecter des règles ou les usages habituels!
  • dans un groupe d’accompagnateurs, les rôles se distribuent vite: et à chaque fois je récupère celui du « gueulard »! J’essaie à chaque fois de ne plus tomber dans le panneau, de laisser faire, mais je n’y parviens pas, c’est contre-nature! J’aime que ça avance et file droit, donc je braille! J’aimerais bien avoir le rôle de celui qui se laisse porter, de celui qui rigole avec les élèves, ou du confident! Mais rien à faire, on compte sur moi pour recadrer!
  • dans ce voyage particulièrement, si le taux d’encadrement en adultes était plutôt (très élevé), 5 pour 22 élèves, les 2 collègues du Monteverde et la jeune stagiaire de l’Université Javeriana ont plutôt été 3 élèves de plus! On n’en a perdu qu’un, Ricardo, un adulte et on a eu besoin d’aller à la pharmacie que pour Camila, l’autre adulte….
  • les élèves colombiens sont attachants, mais ont des particularités bien à eux, que j’ai passé mon temps à combattre! Les 2 plus marquantes: le trottoir est à nous, personne ne pouvait nous croiser! Fermant la marche je me suis fait reprendre 2 ou 3 fois et ce n’était pas faute d’hurler « derecha »…. Et quand ils se parlent, à 1 mètre de distance comme à 15 cm, ils hurlent! Autant vous dire que dans l’avion, le métro, le train, les hébergements ou les restos, les autres usagers ou clients nous regardaient, nous adultes, méchamment!
  • l’omniprésence du téléphone portable: tu peux être au pied de la Torre Fiel, et vas-y que je joue, j’échange sur les rézosocio, ou fais des selfies à la con! Et la première question lors de nos arrivées en hébergement…. outre « Monsieur vous avez un chargeur? » était « c’est quoi le code wifi? »!
  • ce même téléphone amène aussi un interventionnisme forcené des parents qui sont en contact intensif avec la prunelle de leurs yeux! « Mon fils a mal au ventre », « pourquoi on a pas eu de photos des activités du jour? », « ma fille ne se sent pas bien dans sa famille d’accueil »! Autant te dire que tout ça ajoute à ton épuisement, en plus de l’énergie que tu dépenses à canaliser leur mioche!

Même si tu reçois souvent à la fin un joli cadeau, car au fond d’eux, ils les connaissent leurs enfants, et savent que ces 10 jours n’ont pas du être si facile que ça….

  • je vieillis, je suis donc de plus en plus en décalage avec des ados de 12-13 ans, qui ne sont que des ados! Mais interdire toutes les 5 minutes d’aller acheter bonbons et autres niaiseries m’a usé! Acheter pour acheter alors que tu visites une des plus belles villes du monde, m’a laissé entrevoir que la société de consommation à outrance n’est pas encore terminée!
  • et enfin, mais là je sais d’expérience, que je ne peux attendre d’eux ce que j’espérais, on s’est un peu usé la santé à organiser des activités sans prétention mais que la plupart n’avait jamais expérimentées: prendre un train qui va à 300km/h, descendre sous terre dans une grotte, faire du bateau, et découvrir des monuments ancestraux et les rues de la capitale française. Faire des croche-pattes à son pote, discuter pendant que les intervenants expliquent, jouer au Uno ou se replier sur son smartphone, oui! Une colo quoi! Or j’ai l’impression que peu levaient la tête, peu s’extasiaient, peu réalisaient! Mais comme je l’ai dit plus haut, je sais qu’entre ce que tu espérais et ce qu’ils retiendront, il y a un gouffre! Cependant, même si ils en garderont des bons souvenirs, ce n’est plus suffisant pour envisager organiser d’autres voyages de ce genre!

En résumé, le voyage s’est bien passé, c’était un beau projet (organiser un voyage simplement pour les élèves du lycée français, plus jamais cela est sûr) et j’ai aimé l’expérience d’emmener 7 colombiens peu favorisés faire ce qui restera peut-être le plus long voyage de leur vie, j’ai aimé rencontrer des collègues ardéchois, la main sur le coeur et qui m’ont laissé entrevoir ce que pourrait être dans un avenir plus ou moins proche une vie de prof enraciné dans une belle région française, échangé avec des collègues colombiens, qui même si je leur ai un peu cassé du sucre sur le dos 2-3 paragraphes plus haut, très sympas, bossé avec une association Oasis très implantée localement et animée par de gens dévoués aux autres, que  j’ai adoré mélanger les cultures et les niveaux sociaux (même au niveau des parents colombiens), encadrer un voyage scolaire…. PLUS JAMAIS!

……….Jusqu’à ce qu’un collègue sympa me propose un super projet d’ici 2-3 ans!

0 commentaire sur “Altercordia: bilan!

  1. Je retrouve plein des points communs avec mes anciens ressentis même si je n’ai organisé des classes transplantées qu’en FRANCE !
    Je n’ai vraiment apprécié cela qu’à la retraite en accompagnant les classes des collègues , sans aucune responsabilité d’organisatrice, juste de la surveillance ….

Alors qu'en penses-tu?