Réouverture de la frontière

Entre la Colombie et le Venezuela!!
Et une frontière non seulement fermée pendant la pandémie, mais fermée depuis …. 2015 (le 19 août précisément). Quand les vénézuéliens accusant le gouvernement colombien de déstabiliser le pouvoir en place à l’aide de groupes paramilitaires et de bandes armées suivi de la fermeture partielle puis totale de la frontière par Maduro.
Je rappelle que la problématique entre ces 2 pays est complexe: si dernièrement plus de 2.5 millions de vénézuéliens ont fui leur pays pour chercher une vie meilleure en Colombie, à pied le plus souvent, dans les années 1970 ce sont plus de 5 millions de colombiens qui ont fui la guerre civile en direction du pays voisin!
Mais bonne nouvelle; hier matin, lundi 26 septembre, à 9h00, la frontière a officiellement rouverte, bénéficiant du rapprochement idéologique entre le nouveau gouvernement colombien mené par Petro et le Castro-Chavismo des voisins. Car durant les années Duque (ultra-droite) la tension est donc restée à son comble durant 7 ans!
Même si les détracteurs du nouveau président jouent sur ce rapprochement idéologique, c’est à mon avis (et d’après mes sources cucuteñas), surtout le thème économique qui prévaut. Les échanges de pays à pays sont passé de 300 millions de dollars sur 6 mois en 2008, à 300.000 dollars sur les mêmes 6 mois en 2022!
Des milliers d’entrepreneurs militaient et attendaient cette réouverture, tant du côté colombien et vénézuélien, pour écouler leurs produits ou se fournir en matières premières ou composants divers. On peut donc espérer un redémarrage économique sur les zones frontalières et donc, automatiquement une amélioration des conditions de vie des habitants de ces zones, plus particulièrement au niveau de l’emploi, mais aussi au quotidien (les premiers camions circulant entre Cucuta et San Cristobla de Tachira, où est Lina actuellement, vont transporter du matériel médical).
Petro le Président s’est donc rendu à la cérémonie de réouverture du Puente Internacional SImon Bolivar (que j’ai pu arpenter…), symbolisée par la traversée du premier camion depuis 7 ans.




Pour faire le bilan: il semblerait que, outre le pont Simon Bolivar,

le pont Francisco de Paula Santander, au nord-est de Cucuta va lui aussi rouvrir…
ainsi que le point de passage de la Guajira, Paraguachon.


Mais pour la petite histoire, le Puente Tienditas, auquel j’avais aussi jeté un bref coup d’œil, dont les travaux ont débuté en 2014, financés par les 2 pays (avant la crise diplomatique donc) et finis en 2016 (après le début de la crise), prévu spécialement pour le transport de marchandise (9 voies et bâtiments de contrôle de douane adaptées) et jamais … inauguré, reste lui fermé et même bloqué par des conteneurs en son milieu, visibles même sur Google!


Pour Lina, que cela change-t’il? Sûrement moins de soucis car moins de migrants illégaux je l’espère. Mais aussi malheureusement un changement d’intérêt des ONG….qui ont déjà commencé à se déplacer vers le Bouchon du Darien, la zone montagneuse recouverte de jungle entre la Colombie et le Panama, point de passage obligé des migrants en route vers les USA.
Et enfin, plus complexe, l’idée que si la Colombie reprend des relations diplomatiques normales avec le voisin, le travail des ONG sera encore plus délicat. Je m’explique, enfin j’explique l’opinion de Lina: aux Venezuela les ONG marchent sur des œufs, ne pouvant crier à la crise économique, politique et donc humanitaire, au risque de se faire expulser du pays. Mais ils pouvaient l’admettre en Colombie et ainsi faire pression sur les organes et services du gouvernement colombien pour arranger la situation des caminantes!
Or si la Colombie considère aussi que, dorénavant, il n’y a pas de crise au Venezuela, le travail d’aide aux migrants, surtout au niveau de la régularisation de leurs droits, va se compliquer!
Mais on va rester positifs et suivre tout cela de près!
C’est quand même positif, un pont est un lien et non une barrière.
A suivre !
Vue de mon œil européen et donc lointain , je trouve cela vraiment positif ! Bon courage à Lina et tous ses collègues qui œuvrent au quotidien !