Lombriculture

Grâce à mon collègue Philippe, professeur de SVT en parallèle avec moi sur l’EIST 6e, joueur de Tejo émérite et néo-agriculteur dans sa finca, nous avons emmené nos 2 groupes de 6e visité une ferme de lombriculture mardi passé dans la matinée!
Oui tu as bien lu, une ferme de lombriculture!!!
Et tu sais combien ce sujet me touche, chez moi où le composteur de jardin camerounais est devenu un lombricomposteur de balcon coréen….
Ici, je m’aventurais dans une nouvelle voie, un mix des 2 puisque je possède un composteur de terrasse! Enfin possédait, mais l’explication viendra plus tard!
Concernant cette visite donc, il a d’abord fallu se rendre à la ferme de lombriculture… à Tenjo, à seulement une petite trentaine de kilomètres de Bogota. Oui mais voilà, à 7h30 du matin, la circulation en ville est pour le moins congestionnée!







Puis nous arrivons à Tenjo et à l’entrée du village, se situe cette fameuse ferme!




Nous y sommes accueillis par le patron, qui va expliquer en espagnol, le processus et l’objectif de cette ferme. Elle est tournée vers un objectif principal, la production de fertilisant naturel, l’humus mais aussi de l’humus liquide (le fameux jus de vers) et la vente… de lombrics au kilo! Je précise car certaines autres fermes sont elles tournées vers la production de lombrics pour sa transformation en… viande (oui, oui les steaks de lombrics existent déjà et sont plein de protéines….).
1ère étape: la réception des ordures organiques de la petite ville de Tenjo (26000 habitants quand même), à l’aide de la mairie, ils ont instauré le tri sélectif, et reçoivent donc 2 fois par semaine (lundi, mercredi) 18 tonnes de matières organiques.
Qu’il faut ensuite composter, car contraire mon installation artisanale, ces déchets organiques ne sont pas donnés directement tels quels aux vers!
Ils sont entreposés, recouverts d’une mince couche de terre, mélangés à du crottin de cheval (récupéré aussi dans les environs, sans difficulté vu le nombre de chevaux aperçus).


Après une vingtaine de jours, quand la température montée jusqu’à 75° est retombée à la température ambiante, c’est devenu une nourriture idéale pour les lombrics.

2e étape: la production d’humus par nos amis les lombrics. Peut-être pas les tiens, mais mes amis oui! De longs bacs (14m sur 1.5m de largeur et 60cm de haut) attendent ces déchets. Ils sont occupés par les vers, bien caché, au nombre de… ah non ce n’est pas un nombre, c’est une masse, de 60kg au m².









Les vers sont nourris tous les 8 jours par ajout de compost.




Mais l’entreprise produit aussi de l’humus liquide, qui dilué (1L de jus, 20L d’eau) est à la fois un engrais puissant (utilisé par exemple pour les cultures hydroponiques) et un répulsif à insectes et maladies. Contrairement à moi, qui récupère le jus en bas du bac, ici, il te vient bien à l’esprit que le jus est perdu car s’infiltrant dans la terre..). L’objectif est donc de déplacer une partie de la production (les vers aussi) vers un atelier prévu pour ça, où le mélange est arrosé et le jus récupéré!


3e étape: là je n’ai pas d’illustration, mais il s’agit de récupérer l’humus digéré par les vers. Simple mais efficace, ils arrêtent de les nourrir puis posent des caisses plastiques rainurées avec plein de bonne nourriture dedans, les vers montent manger et quittent donc le bac, plein d’humus prêt à récolter.
4e étape: il ne reste plus qu’à le conditionner pour la vente.







Mais comme ils sont malins, ils ont aussi derrière un champ où ils cultivent des produits organiques:



Ils font aussi dans la vente de plantes…..

Et comme ils sont très très malins, et que la chaleur et l’humidité des bacs sont propices à la germination des graines laissées par les gens dans leurs déchets, ils récupèrent aussi les pousses… de fraisiers par exemple…
Pour finir, quelques chiffres…..:
- 18 tonnes de déchets organiques traités par semaine
- 30 tonnes d’humus produites par mois (à 1000 pesos, 0.33€ en moyenne le kilo)
- 15000 litres d’humus liquide produits par mois
- 600kg de lombrics vendus par mois (à 5000 pesos, 1.75€ le kilo, enfin vendus avec le mélange, soit à peu près 300g de vers par kilo vendu)
- 6500m² d’installation, plus un hectare de culture
- 5 employés et un chiffre d’affaires de 25000 dollars américains le mois!
Pas mal pour aider en plus à retraiter les déchets…… même si je ne sais pas si la mairie le leur facture!
Je suis époustouflée , c’est très ingénieux et complexe , a-t-on ça en FRANCE ???? bises
En voilà une bonne idée !
As-tu rapporté des lombrics pour renouveler ton équipe ?
Bonjour,
super reportage, je vois que tu es toujours accros aux vers. Ce serait bien que l’on puisse mettre en place ce type de retraitement des déchets organique des OM en France mais les normes sont telles que c’est impossible. Il y a bien des fermes lombricoles en France mais elles travaillent à partir de fumiers d’animaux. C’est quand que tu nous refais une installation maison?
Attends j’ai mieux que ça: en 6e en EIST (mélange de techno et SVT) après la visite on fabrique un lombricomposteur de balcon!!