AEFE – Droit d’option

AEFE – Droit d’option

Un article technique, qui parlera surtout aux connaisseurs, principalement les professeurs enseignant au sein de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE donc) mais qui a cependant une immense implication sur mon future!

C’est pour cela que je vais tenter de t’en expliquer le principe et les différentes options, justement, qui s’offrent à moi et leurs implications pour ma vie d’expatrié!

En gros, le contrat que j’ai signé est dénommé « contrat d’enseignant résident »: embauché et payé par la France, avec une fiche de salaire française, des cotisations sociales françaises et une imposition française, un salaire de prof lambda français donc augmenté d’une prime mensuelle, appelé ISVL (Indemnité Spécifique de Vie Locale) qui sert surtout à payer un billet d’avion par an et le surcoût d’une vie dans des quartiers aisés de capitales mondiales souvent très onéreuses.

Et lors de mes 6 expériences ces 22 dernières années, j’ai eu ce contrat dans 4 d’entre-eux (Haïti, Norvège, Cameroun et Colombie). Pour le Niger j’étais CSN (Coopérant du Service National, militaire quoi) et en Corée, enseignant en contrat local, donc régi par les lois du travail locales.

En ajoutant qu’il existe 3 types de contrat au sein des lycées français, aux 2 sus-cités, il faut ajouté celui d’enseignant-fromateur (appelé communément « expatrié »).

Voilà tu as les bases!

Maintenant, la chronologie, ne concernant que les contrats résidents! Jusqu’à 2019, nous avions tous le même contrat.

Depuis 2019, les contrats sont différenciés: il y a les « nouveaux contrats » et les « anciens contrats » (donc le mien), signés avant 2019. La plus grosse différence, c’est que les nouveaux contrats ne sont renouvelables qu’une fois 3 ans (soit 6 ans au total, sur un ou 2 pays, avec exceptionnellement 3 années supplémentaires) et qu’un retour en France d’au moins 3 ans est obligatoire pour espérer repartir ensuite.

A ce moment-là, une seule implication directe pour ma petite personne: il n’est plus possible de candidater en cours de contrat (avant, il fallait finir le 1er contrat de 3 ans, mais si tu signais le suivant tu pouvais cependant partir au bout de la 4e ou 5e année….). Je ne pourrais quitter la Colombie (pour un autre pays, hors France, il va s’en dire) qu’à la fin de mes contrats de 3 ans (2024, 2027 voir plus).

Bon déjà là, il faut suivre! Mais maintenant il va falloir s’accrocher!

Une collègue résidente, recrutée à Abu Dahbi, a attaqué l’AEFE au Tribunal Administratif pour, je grossis le trait, absence d’égalité auprès de ses agents!

Mais il ressort aussi de ce jugement que le fameux recrutement de 3 mois en contrat local (j’ai toujours commencé par cette période) n’avait aucun fondement juridique, était illégale et donc doit disparaître du mode de recrutement.

l’ensemble du jugement ici

C’est donc un des piliers du recrutement des enseignants résidents de l’AEFE qui a été à modifier de toute urgence, par décret. Décret d’abord retoqué dans une première version, ce qui a chamboulé les recrutements pour la rentrée 2022, et finalement publié en juin 2022! Tu peux le consulter en cliquant sur ce lien.

Je résume, ce nouveau nouveau contrat donc, début au 1er jour de l’année scolaire (exit les 3 mois en contrat local) et ouvre droit à un billet d’avion pour l’agent et chaque membre de sa famille (je n’ai pas réussi à en connaître la fréquence, chaque année, à chaque contrat de 3 ans, ou seuls arrivée et départ en poste….) ainsi que le déménagement aller et retour vers et depuis le pays d’accueil. Par contre, la durée maximale en poste reste de 2 fois 3 ans, avant un retour obligatoire en France.

Bon déjà de nombreux paragraphes, et nous n’avons toujours pas aborder le cœur de l’article: le fameux droit d’option! Car si tu as signé un contrat de détaché pour la rentrée 2022, la question ne se pose pas, si tu as un ancien contrat (d’avant 2019, mon cas) ou un ancien nouveau contrat (entre 2019 et 2022) donc, tu dois te positionner: soit rester sous le contrat signé à l’époque où demander à passer sous le nouveau contrat, avec les avantages afférents! En remplissant un document officiel, avant début novembre pour ceux dont le contrat termine à l’été 2023, et avant début janvier pour les autres (dont votre serviteur).

Nombre de mes collègues ici à Bogota (ou ailleurs dans le monde) et moi sommes concernés, mais nous avons tous des situations différentes et donc une réflexion différente!

En fonction du temps qu’il te reste à faire avant la retraite ; en fonction de ta vision de l’avenir dans ton pays d’exercice (si tu y as des enfants par exemple); de la situation qui t’attend en France si tu rentres, de la composition de ta famille (un conjoint, 2 enfants, le coût des billets estivaux plombent rapidement le budget annuel…), de tes possessions à transporter, mais aussi de la qualité de vie dans ton pays d’accueil….. le choix est totalement différent!

A partir de cette liste, parlons peu, parlons bien! Me concernant:

  • un ou 2 billets d’avion par an, cela passe dans mon budget actuel. Motivation non suffisante
  • en mode camping depuis 20 ans, toujours fait sans déménagement (2 cantines par l’armée au Niger, 5 caisses en Corée payées par l’école … allemande) et même si j’ai abandonné quelques objets marquants de ma vie dans un pays (je pense à ma dodine haïtienne…), l’argument ne fait pas mouche.
  • par contre l’argument « attache avec le pays d’accueil » porte, avec ma tendre et douce qui s’éclate dans son boulot ici (et ne parle pas français).
  • que mon retour en France s’annoncerait quasiment une autre expatriation: pas assez de points pour rentrer au bercail, donc toujours rattaché à l’académie de Normandie, pas assez de point pour un poste fixe, donc TZR à 50 ans, moyen…. Pas de maison à moi, et pas beaucoup de possessions (bon Yvette et Gilou diraient que y’aurait quoi faire un peu de place à Chavasson quand même), donc équivalent au final à un autre départ de zéro.
  • que je m’éclate toujours autant en Colombie, dans ma vie quotidienne avec tellement de choses à comprendre, dans mes voyages avec tellement de choses à découvrir, et même au boulot avec des conditions d’enseignement qui restent très agréables (élèves, matériel, projets,…)
  • j’ajoute le fait que je n’ai pas forcément l’énergie pour entreprendre une 7e expatriation, m’installer découvrir et intégrer une nouvelle culture

Donc en gros, j’ai décidé de rester sur mon ancien contrat, simplement pour avoir l’impression de maîtriser ma carrière et donc ma vie! Et ce sans que l’argument financier ne me fasse ni chaud ni froid!

A savoir, si tu n’aurais pas compris, me garder le choix de rester autant de temps que je veux en Colombie! Enfin jusqu’un nouveau nouveau contrat ne nous laissant aucun choix n’apparaisse!

4 commentaires sur “AEFE – Droit d’option

  1. Pas tout compris mais je valide l’idée du « ni chaud ni froid » !
    Alors continue à te faire plaisir en Colombie. Lina est aussi un très bel argument !

  2. On comprend aisément ton argument majeur : l’attache à ton pays d’accueil en la douce personne de LINA !
    On n’aurait pas dit non à une autre option , NOUS !!! Mais c’est TA vie pas la nôtre ….

  3. Une précision pour les DOM quand tu choisis l’option billets d’avion : tu perds (je suis casi certain) l’avantage des 40% le temps de ton séjours dans l’hexagone …. Cela fait réfléchir quand tu es seul

Alors qu'en penses-tu?