Journal de bord d’un covidé

Cette semaine j’étais donc à l’isolement, tout seul chez moi, sans pouvoir sortir! Voici donc comment s’est déroulé la semaine!

Pour le début, tu es déjà au jus, mais je replace le contexte!

Jour 1 (samedi 29 janvier)

Après une nuit difficile, avec de fortes poussées de fièvre, des période d’intenses transpirations, je me réveille dans le gaz. Premier réflexe…. discuter avec mes 3 collègues, Olivier, Antonin et Catherine, avec lesquels je dois participer le soir-même à un mini-trail nocturne. L’hypothèse covid étant posé, passer 4 heures de voiture à leur côté, puis participer à un événement public me semble peu intelligent.

La suite de la journée globalement tu la connais, test et attente du résultat, entremêlés de siestes et de prise de paracétamol!

A 17h le résultat tombe….

Une seule autre chose pénible à faire, avant de tenter de trouver un peu de sommeil, avertir mes camarades du foot que je ne pourrais donc pas (non plus, je passe d’un week-end très sportif au néant) participer au premier match du championnat le lendemain matin!

Jour 2 (dimanche 30 janvier)

Après une nuit encore très délicate, ce jour fut une réelle prise de conscience, que les symptômes, même si ils sont restés supportables dans mon cas, ne sont pas neutres: je vais passer une journée dans les vapes: peu d’appétit, avec une détérioration du goût (pas une perte totale dans mon cas, mais le café n’a pas la saveur habituel); des poussées de fièvres… suivies de frissons; un mal de tête lancinant; un mal de gorge accompagné d’écoulement nasal, et plus inquiétant, la toux et les poumons encombrés!

Autant te dire que je n’aurais pas fait grand chose Les copains viennent aux nouvelles et me proposent leur aide si besoin, mais niveau santé ça ira et le ravitaillement est complet avec la canasta du Chan de jeudi!

Bon j’ai vu mes premiers matchs entiers de la CAN, les quarts Egypte-Maroc et Sénégal-Guinée Équatoriale.

Je me force quand même à bosser, pour préparer une activité de 5e, car mon collègue Tomas, avec qui j’ai les classes en parallèle doit lui aller au charbon! Une activité sur la fabrication …. d’un protège-masque!!

Après avoir rassuré tout le monde, au lit!

Jour 3 (lundi 31 janvier)

Miracle, une nuit reposante, sans fièvre! Des symptômes nettement moins présent ce matin-là me laisse entrevoir une journée plus productive!

Première leçon déjà rapidement intégrée, le café ayant mauvais goût, dorénavant ce sera thé au lait!

D’abord un point de la situation avec l’infirmière du lycée, qui m’explique que je serais donc apte à retourner au lycée le lundi 7, ceci même si les symptômes persistent après 7 jours d’isolement. De l’autre côté je ne comprends pas tout au niveau administratif de mon absence: perdre une semaine de salaire pour une maladie contractée sur son lieu de travail, me paraît un poil injuste!

Et ensuite une lessive, du ménage….. presque un lundi normal!

Pour le reste ce sera quand même une navigation entre état comateux au lit, lecture, ordi….

Jour 4 (mardi 1er février)

C’est marrant ce covid, les symptômes semblent variables: ce matin c’est surtout des douleurs dans la gorge qui me gênent (tu sais bien, quand même avaler ta propre salive te semble une douleur insurmontable). Mais globalement on va vers le mieux! Bon je continue quand même au thé, pas la peine de gâcher du café dont je ne ressens pas vraiment le goût!

Mais ce jour-ci, boulot: correction de copies (pour les mauvaises langues qui diraient que cette semaine de repos tombe à pic, je rappelle que je ne bosse pas le lundi et que donc ces corrections étaient planifiées ce jour-là mais qu’hier j’étais pas assez en état)! Et puis tant qu’à faire, autant bien préparer ma semaine de retour la semaine prochaine. Donc mardi je me consacre aux 4e!

J’en termine aussi avec un mauvais souvenir: depuis samedi je me suis mangé 7500 grammes de salade de pâtes que j’avais préparé avec soin pour mes collègues coureurs et moi!! Je n’en pouvais plus! Et pour digérer repos au soleil dnas le hamac, mais en dehors des heures de classe!

Le reste de l’après-midi sera footballistique, avec le réveil très tardif mais ô combien important de l’OL et la sinistrose colombienne qui continue!

Après au lit, car sans me l’avouer, ce covid tabasse un peu!

Jour 5 (mercredi 2 février)

Là ça commence à coincer: d’abord c’est toujours la gorge qui mène la danse dans la compétition des symptômes, pour le 2e jour de rang et cela commence à devenir monotone! Enfermé chez toi, tout seul, ok tu ne travailles pas (en face d’élève j’entends) mais ce jour marque un virage, celui où tu t’aperçois que ce ne sont réellement pas des journées plaisir!

Alors au menu, encore du rangement et de la cuisine de contaminé!!

Niveau boulot, quelques heures consacrées au 6e ce jour-ci: progression, préparation d’activités pour le retour (1. bosser ça évite l’ennui, 2. on m’a prévenu reprendre en étant encore naze et parfois avec des symptômes entraîne un retour complexe à gérer).

Et une demi-finale de CAN, le choc d’Afrique de l’Ouest, Sénégal-Burkina Faso, pour meubler les temps de repos de l’après-midi.

Ensuite une salade, un livre et au lit!

Jour 6 (jeudi 3 février)

On va le prendre autrement: on va se dire qu’on est sur la pente descendante -ou plutôt ascendante niveau santé – enfin que le pire est passé….. et on recommence le café, voir si son goût revient (attention je n’avais pas perdu ce sens là quand même).

Niveau santé, je me sens bien, c’est le premier jour où je ne ressens plus vraiment de symptômes, ni un prédominant, ni les autres en arrière-plan. Donc il semblerait que je tienne le bon bout!

Puis j’ai aussi vu ma première personne depuis samedi midi: le livreur de la canasta de Chan. Mais je l’ai réceptionné avec gants et masque! Cela fait bizarre, 115 heures sans ouvrir la porte!!

D’ailleurs, elle tombe encore plus pile-poil que d’habitude cette livraison, puisque je n’ai rien acheté depuis la … dernière, soit une semaine! Et si le ravito était suffisant (c’est là que l’on découvre qu’on achète toujours trop), des produits frais ça remonte le moral!

J’ai également poursuivi également l’opération rangement-tri, avec la salle de bain et les placards du haut:

Puis maté l’autre demi-finale de la CAN, celle où j’avais du parti-pris mais durant laquelle j’ai vu mes Lions Indomptables se faire sortir après une série calamiteuse de tirs au buts par l’Égypte!

Enfin, pour varier le rythme, je n’ai bossé qu’en fin d’après-midi: pour les 5e cette fois-ci, avec le même double-objectif, poursuivre la progression et s’assurer une semaine de reprise la moins chargée en dehors des cours possible. Avec là une autre contrainte (car j’ai des séances d’avance) c’est que je travaille en parallèle avec mon collègue Tomas, qui lui l’est (en avance), et qui a besoin de la suite, quasiment un mois avant bibi!

Jour 7 (vendredi 4 février)

Comme hier café, et si l’on part du principe que je suis encore plus sur la phase descendante (ou ascendante), je retente même un peu de sport en appart!!

Niveau boulot, ce matin, on fait le bilan, on ajuste le travail de la semaine, on prépare le calendrier, voir la rentrée d’après février, et on fait de la maintenance informatique!

Et on finit la journée différemment: ce n’est pas parce que la semaine fut ce qu’elle devait être, que l’on doit rompre avec les habitudes, et la petite bière (la première en … 15 jours) du vendredi!

Bonus jour 8 (samedi 5 février)

Le protocole (du lycée en tout cas) prévoit un retour en classe 7 jours après les premiers symptômes. C’est donc théoriquement ce samedi matin que j’ai le droit de ressortir de chez moi!

Et cela fait, car je m’y suis tenu, question de respect pour le pays d’accueil, depuis samedi passé 11h45… quand je suis revenu du labo de est que je n’avais pas mis un pied dehors!

Alors ce matin, c’est le renouveau: lavage de ma tenue officiel d’isolé, le boubou nigérien! Et par la même occasion, lavage des draps dans lesquels j’ai bien sué, surtout au début!

Une petite vérification également, si le covid est un bon régime!

J’ai passé une partie de la semaine à trier et ranger: maintenant je peux descendre tout cela « à la poubelle » (en fait le samedi à midi passent les recicladores officiels de l’immeuble)!

Et puis LA sortie….. 145 heures plus tard (7 jours à 24h moins quelques heures donc….) pour le ravitaillement, sous un ciel chargé!

Enfin voilà j’en suis sorti, sans trop de dégât, mais que ce fut long! Maintenant la vie reprend!