Covid Colombie: ça se complique!

Les trois « C ».

Moi qui prévoyait pépouse un petit article « point blog », un truc léger avec quelques stats et le point sur la compétition de commentaires entre Yvette et Paul, voilà que je me retrouve avec un deuxième « point Covid » dans la même semaine. Parce que la situation change, ou a changé durant la semaine.

Oh pas vraiment les chiffres de la Colombie, qui sont (mais je te place quand même les derniers, actualisés) toujours sensiblement sur la même pente que ceux présentés dimanche dernier, mais plutôt les mesures prises!

Et ce qui a été annoncé par la Maire de Bogota, Claudia Lopez, ce jeudi n’est absolument pas réjouissant, au contraire!

En résumé, et ça me concerne directement, mon quartier, Chapinero, ainsi que 6 autres repartent en confinement strict (l’équivalent de mars, le début de la crise, ou encore ce qu’on vécut mes collègues restés sur place en juillet lors de la « quarantaine tournante »):

Soit 1.280.000 habitants qui entrent de nouveaux en quarantaine. Or mon soucis, pas le principal, mais un soucis quand même c’est que, si j’ai bien intégré que face à cette pandémie on ne peut être sûr de rien, je ne comprends plus! En tout cas, en Colombie je n’ai pas les références culturelles ni les compétences intellectuels pour comprendre les décisions prises au niveau de la mairie de la capitale.

Par exemple, si je pige que 7,5 millions de citadins ne peuvent être tous dehors en même temps, à vaquer à leurs occupations, pourquoi choisir ces quartiers-là? Genre sur la magnifique carte de « Covid ça chauffe ça brûel, ça va rnetrer »… Chapinero, c’est pas le summum!

Est-ce en partie, comme je me doute depuis le début, pour préserver les capacités d’accueil en UCI (les lits de réa ici) du quartier, qui semblent presque au plafond?

Je n’arrive pas à comprendre non plus: est-ce réellement une politique sanitaire coordonnée et réfléchie, ou une guerre d’égos avec le Président Ivan Duque, qui lui prend des décisions totalement à l’opposé, privilégiant la préservation maximale de l’économie. Bataille idéologique, entre axer la lutte sur la santé ou sur l’économie. Surtout que l’on porte à Claudia Lopez des ambitions présidentielles. Là encore la société colombienne se polarise:

Puis ça ne va pas être fun du tout: seules 5 exceptions pour rompre cette quarantaine sont autorisées, (dont une seule s’applique à moi)!

Mais plus de balade pour se dégourdir les jambes et respirer un peu, et surtout plus de sport! Donc il faut re-ranger le vélo, et dans une moindre mesure les chaussure de footing.

• courses alimentaires, de produits pharmaceutiques, et de première nécessité, avec une seule personne du noyau familiale autorisé à sortir.
• personnels de santé
• sons à personne âgée ou malade
• personnel de sécurité
• cas de force majeur

Et ceux jusqu’au ….. 30 août, soit 2 semaines! Ensuite ce sera la rentrée.

Parlons-en de la rentrée! Là aussi il y a eu une annonce, lundi dernier, plutôt « positive » (on prend ce que l’on peut en ce moment) mais moins compatible finalement avec les annonces faites ensuite. Annonce que je te résume assez facilement (je n’ai pas trouvé d’infographie pour cela):

• Classes virtuelles en septembre, qui est un mois « classique » pour le système colombien, mais malheureusement une rentrée pour nous! Ce qui signifie donc tout simplement une rentrée au lycée français en distanciel, et avec de nouveaux élèves, cela va être coton!
• Scolarité semi-présentielle ensuite, avec des groupes donc, mais selon la volonté des parents. Donc une usine à gaz à mettre en place évidemment!

Tout ceci confirmé par un mail de Mr Le Proviseur à destination des personnels:

Le dernier point à aborder ici, est un peu moins primordial, quoique avec le départ de Lina pour son nouveau boulot sur la Côte Caraïbe, c’est important quand même, c’est la réouverture des vols.

Nationaux d’abord…. Le soucis c’est que chaque ville décide pour son propre aéroport. La Maire de Bogota n’est pas chaude du tout, et ne permet la réouverture que de 3 lignes aériennes (deux destinations très isolées, l’île de San Andres et Leticia en Amazonie mais également Cartagène, sûrement un petit signe aux agents touristiques, cette ville « tant le moteur de ce domaine ici).

Mais pour les vols internationaux, la date qui est depuis très longtemps annoncée ne sera pas tenu semble-t’il! En effet les vols ne reprendront pas début septembre, et l’on ne sait pas trop pour quand ce sera. Tout le monde espère une reprise petit à petit avec une situation en voie de normalisation courant … novembre (illustré par la dernière phrase de l’image suivant: « aucune info à propos des vols internationaux »).

Quand au tourisme, nombreux sont ceux qui annoncent une normalisation pour l’été 2021, mais un retour aux bons chiffres et à la même dynamique pour …. 2023.

Alors après comme toujours je reste un ultra-privilégié: appart sympa avec terrasse, un frigo bien achalandé grâce à un salaire toujours payé en date et en heure et en plus en vacances. Et en plus la chance que n’ont pas eu tous mes collègues, un petit séjour en France de 4 semaines, combinant une forme de liberté et de la verdure. Cependant j’avoue que cela reste dur, même pour moi, mêmes avec ces conditions. Alors imagine pour d’autres, déjà habituellement dans un schéma de la survie au quotidien…..

Même si le Président Duque l’avait annoncé, que la Marie Lopez le répète, ce virus est parmi nous pour très longtemps et que rien ne sera comme avant, ne pas avoir de date de sortie de crise, d’échéances autres que rester chez soi, travailler à distance et se préserver du mieux possible, est très impactant sur le moral!

Bon, il faut serrer les dents, ce sera mieux après!